Le Rosaire, un secours précieux derrière les barbelés

Publié le 07 Oct 2024
rosaire prison
Le Rosaire et la prière à Marie ont été un refuge et un soutien spirituel pour nombre de prisonniers de guerre et de déportés confrontés à des situations difficiles ou dramatiques en 39-45. Des prêtres encourageaient à prier le Rosaire et ont témoigné plus tard des grâces qu’il leur apporta. En ce mois consacré à cette dévotion, un rappel des bienfaits de sa récitation en tous lieux et circonstances.

  Dans les camps de prisonniers de guerre (stalags et oflags) de la Deuxième Guerre mondiale, le chapelet est sans doute l’objet religieux qui accompagnait le plus grand nombre des prisonniers qui étaient croyants. Il ne figurait pas sur la longue liste officielle des objets prohibés, alors qu’il était strictement interdit dans les camps de concentration, on le verra. Les soldats et les officiers catholiques l’ont fréquemment dans la poche. Soit ils l’avaient emporté lorsqu’ils avaient été mobilisés, soit ils demandent à leur famille de leur en envoyer un dans les colis qu’ils sont autorisés à recevoir. L’Aumônerie générale des Prisonniers de guerre, fondée par l’abbé Rodhain, en enverra aussi en quantité, avec les manuels de prière et les images religieuses qu’elle adressait fréquemment aux prêtres prisonniers de guerre pour qu’ils les distribuent.

Des « rosaires vivants »

À l’Oflag II D de Gross Born, un groupe du « Rosaire vivant » se constitue dès juillet 1940. Il est solennellement institué le 8 septembre suivant, en la fête de la Nativité de la Vierge. Le « Rosaire vivant » est une pieuse association fondée par Pauline Jaricot en 1826 et approuvée par le pape Grégoire XVI en 1831. Ses membres, organisés par groupe de 15 (comme les 15 mystères du Rosaire), s’engagent à réciter chaque jour, individuellement, trois chapelets de cinq dizaines. Ils prient, aux intentions du Pape, pour l’évangélisation des peuples, pour la conversion des pécheurs et pour la conservation de la foi dans l’Église. Selon le témoignage de l’abbé Flament, un tiers des prisonniers de l’oflag de Gross Born aurait participé à ce « Rosaire vivant » qui dura tout le temps de la captivité [1]. D’autres groupes se sont constitués dans d’autres oflags et stalags. Au Stalag IX B de Bad Orb, le jeune dominicain Joseph Robert commence, en la fête de saint Dominique, le dimanche 4 août 1940, une prédication sur le Rosaire, « avec chant et sermon », qui s’étalera sur quatre jours. Il note alors dans ses Cahiers : « La…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Yves Chiron

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneCulture

Le Grand Livre des mythes grecs : pour une explication du monde

Pour revenir à la source de tant d’œuvres d’art, de références littéraires, d’expressions proverbiales et tout simplement entrer en possession des clés de notre civilisation ou comprendre le monde, quoi de mieux que de se replonger dans la mythologie grecque ? C’est ce que propose Pierre Sauzeau avec un récit foisonnant publié aux Belles Lettres. L’occasion de se souvenir que les mythes peuvent aussi être une porte d’entrée de la Vérité révélée.

+

Le Grand Livre des mythes grecs, Pierre Sauzeau
Culture

Une journée Fra Angelico pour les artistes 

Focus | Initiée par Pierre Henri-Rousseau, artiste peintre, la « Journée Fra Angelico » a été imaginée pour les artistes chrétiens, pour les faire se rencontrer et les former à l’art sacré. Elle aura lieu le 8 février à l’église Saint-Roch (Paris VIII).

+

fra angelico