Familles de foi (1/3) : Familles bibliques, du péché à la sainteté

Publié le 29 Déc 2024
famille bible

Anne, épouse d’Elquana, présente au grand prêtre Éli son fils Samuel, qu’elle obtint par sa prière.

> Dossier : « Familles de foi : de la Bible à aujourd’hui »
Avant la naissance du Sauveur chez Marie et Joseph, la Bible narre l’histoire de nombreuses familles dans lesquelles le mal est bien présent mais qui, se confiant à Dieu, guérissent leurs relations abîmées par le péché.

  Quelle image est plus aimable à un cœur chrétien que celle de la Sainte Famille, dans laquelle Dieu lui-même a voulu prendre place ? Mais aussi, quelle distance entre la sainteté parfaite de cette famille et les multiples imperfections de nos foyers ! La Bible connaît bien cette réalité. Nous allons donc présenter quelques modèles et contre-modèles de familles bibliques, d’abord quant à la relation entre les époux et ensuite quant à celle des parents et des enfants.

« Suis-je à la place de Dieu » (Gn 30, 2) : Jacob et Léa

Jacob a eu l’immense grâce d’être le père des douze fondateurs du Peuple élu. Il est le fils béni par excellence. Mais a-t-il été d’emblée bon mari et bon père ? Il ne semble guère. Marié malgré lui à Léa, la fille aînée de son oncle Laban, alors qu’il avait demandé Rachel, la cadette, il n’arrivera jamais à reconnaître vraiment Léa comme sa femme [1]. Il en résultera, chez celle-ci, une quête éperdue d’affection conjugale, chaque nouvelle naissance ravivant à la fois la blessure et l’espoir (cf. Gn 29, 32.33, etc.). Mais vouloir des enfants dans cette optique n’est pas non plus la meilleure manière de les aimer. Qu’est-ce qui a manqué à Jacob et à Léa ? L’un n’a pas su voir Dieu lui donnant Léa à aimer, par-delà les calculs intéressés de son oncle. L’autre, malgré sa foi dans le Dieu d’Abraham, a voulu enfanter d’abord pour elle-même, plutôt que pour lui.

Elqana et Anne

Bien des siècles plus tard, vers la fin du temps des Juges [2], un autre couple fait son apparition et son histoire ouvre les livres de Samuel. Un certain Elqana (« Dieu a acquis ») est familier du sanctuaire de Silo. Il a deux femmes Anne (« grâce ») et Peninna (« joyaux »). La première est sa préférée mais elle est stérile. La seconde est féconde, et elle en profite pour accabler d’avanies sa rivale à chaque pèlerinage au temple : est-ce qu’il n’est pas visible à tous qu’Anne est oubliée de Dieu, alors qu’elle-même est comblée de bénédictions (cf. 1 S 1, 1-7) ? Impossible…

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Père Albert-Marie Crignon, FSVF

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