Durant toute la durée de son pontificat (2013-2025), François aura tenu à mettre en avant la charité exposée dans l’Évangile. Cela s’est fait par le biais de réformes de la Curie et la convocation fréquentes d’assemblées synodales, le plus souvent dans une visée pastorale.
Depuis son élection le 13 mars 2013, le pape François a multiplié les réformes institutionnelles, avec l’intention affichée de favoriser la mission de l’Église, en rendant celle-ci plus proche et plus accessible et en permettant à tous ceux qui la rencontrent de faire l’expérience de la joie de l’Évangile, pour reprendre le titre de sa première exhortation apostolique (24 novembre 2013). S’il est bien trop tôt pour dresser un vrai bilan, il est possible dès à présent de tracer les lignes de force de cet ensemble riche et foisonnant.
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La mère des réformes, la refonte de la Curie romaine
Depuis le concile Vatican II, la Curie romaine, c’est-à-dire l’ensemble des services et des institutions qui assistent le Souverain Pontife dans sa mission de gouvernement et d’enseignement, a connu trois réformes (saint Paul VI en 1967, saint Jean-Paul II en 1988, avant la Constitution apostolique Praedicate Evangelium promulguée par François le 19 mars 2022). Au cours des réunions préparatoires au Conclave, le cardinal Bergoglio s’était prononcé pour une Église plus proche des pauvres et des abandonnés, renonçant à la mondanité spirituelle et narcissique, ainsi qu’à toute forme d’autoréférentialité.
Dès son élection, le Pape a mis en place une commission de cardinaux qui a tenu à Rome plusieurs réunions de travail jusqu’à la promulgation de ce nouveau texte administratif qui organise la vie et le travail de la Curie. Si l’architecture d’ensemble reste la même (depuis la Renaissance !), certains points méritent d’être soulignés :
a) la distinction entre Congrégations et Conseils pontificaux est supprimée. Désormais il existe 16 dicastères, chacun en charge d’un certain type d’affaires (évangélisation, doctrine de la foi, liturgie…) ou de fidèles (évêques, clergé, laïcs, consacrés…), auxquels s’ajoutent trois tribunaux, six organismes économiques et trois services ;
b) Le Dicastère pour l’Évangélisation, qui a la prééminence honorifique, est présidé par le Pape en personne. Celui-ci est aussi directement assisté par la Secrétairerie d’État qui a en charge les affaires tant internes qu’externes de l’Église et qui coordonne l’ensemble de l’activité du Saint-Siège ;
c) des non-prêtres…