Le 9 mai prochain, le Jubilé des Martyrs sera célébré à Rome, dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. Un moment fort voulu par le pape François pour honorer ceux qui, aujourd’hui encore, donnent leur vie pour le Christ. Le diacre Didier Rance, membre de la Commission pontificale des Nouveaux Martyrs, revient sur le sens de cet hommage.
| Pourquoi évoquer les martyrs en ce Jubilé 2025 ?
Comme saint Jean-Paul II pour le Grand Jubilé, le pape François a voulu que les martyrs de notre temps soient au cœur de ce jubilé. Pour cela, il a institué en juillet 2023 une commission de préparation car, écrivait-il, « dans l’Église, les martyrs sont les témoins de l’espérance qui naît de la foi dans le Christ et qui incite à l’action et à la vraie charité. L’espérance maintient vivante la conviction profonde que le bien est plus fort que le mal, parce que Dieu en Christ a vaincu le péché et la mort ». Cette Commission poursuivra son travail après 2025, afin que l’attention à ceux qui donnent leur vie pour le Christ soit permanente dans l’Église, et la solidarité avec les Églises persécutées.
| Quels sont les objectifs de votre Commission ?
Le Pape nous en a donné trois. Dresser un catalogue de ceux qui ont versé leur sang pour le Christ et pour témoigner de son Évangile, « afin que l’héritage de la nuée de “soldats inconnus de la grande cause de Dieu” » ne soit pas perdu. Le Pape a aussi demandé une accentuation de la dimension œcuménique de ce catalogue. La Commission doit aussi organiser une célébration œcuménique des martyrs chrétiens de notre temps avec des représentants des Églises et communautés chrétiennes autour du Pape (espérons-nous). Et elle doit « poursuivre l’enquête sur ceux qui, aujourd’hui encore, continuent d’être tués simplement parce qu’ils sont chrétiens ».
| Un catalogue, dans quel but ? Comment sera-t-il diffusé ?
Soyons précis : il ne s’agit pas du tout de recueillir des dossiers pour une canonisation de masse le 9 mai prochain – nul n’ignore que les procédures diocésaines et vaticanes en ce domaine sont fort complexes, exigeantes, et prennent des années, des décennies, voire des siècles. Mais je ne doute pas que, comme cela s’est passé après l’an 2000, ceux dont les noms seront inscrits dans le Catalogue seront nombreux à être ensuite sur les autels. Il s’agit d’un devoir de mémoire, pour eux, et surtout pour nous. La Commission…