> Initiatives chrétiennes
Le premier internat des Académies Saint-Louis ouvrira ses portes à la rentrée 2025 en Sologne. Porté par une équipe d’éducateurs inspirée par les grands pédagogues chrétiens, ce projet ambitieux veut offrir aux garçons un cadre de vie structurant, fondé sur l’exigence académique, la vie communautaire et l’attention personnalisée. Entretien avec Jean-Cyrille Péroteau, directeur de l’établissement.
| Que sont les Académies Saint-Louis ?
Le premier établissement des Académies Saint-Louis ouvre ses portes en septembre 2025 au domaine de Chalès (41, Sologne). C’est un internat allant de la sixième à la troisième qui accueillera des garçons. La classe de seconde ouvrira en septembre 2026 avec les élèves issus de la troisième. Je n’ai pas la paternité du projet. J’ai été recruté pour mettre en œuvre une intuition portée depuis plus de deux ans par plusieurs éducateurs se situant dans la ligne intellectuelle de Michel Valadier et de François-Xavier Clément. À plus long terme, une académie Saint-Louis serait ouverte dans chaque région. Le prochain projet sera consacré à un établissement destiné aux filles.
| Quelle pédagogie est portée par ce projet ?
Nous avons essayé d’extraire la substantifique moelle des grands pédagogues qui nous ont précédés. Les jésuites notamment ont toujours été très modernes sur les questions de pédagogie. Nous comptons nous appuyer sur les travaux et l’approche du père Faure qui, pour nous, était déjà à la pointe de ce qu’aujourd’hui on appelle les intelligences multiples, les neurosciences. Chaque enfant n’entend pas la même chose au même moment, chaque enfant ne réagit pas de la même façon à ce qu’on lui transmet. On a beau avoir un enseignement vertical de grande qualité, cela ne suffit pas pour atteindre le cœur et l’esprit de chaque enfant. Il faut travailler différemment, avec des temporalités variables selon la journée, selon l’heure, selon le rythme biologique de l’enfant. Des éléments qui paraîtront naturels pour tel ou tel élève ne le paraîtront pas pour d’autres. Il faut s’assurer que l’on ait touché les uns et les autres en usant de prismes différents. Cela nécessite donc du temps. Les journées et les semaines ne seront pas structurées de façon monolithique. Le travail de l’équipe pédagogique et éducative consiste à prendre la mesure très régulièrement auprès des élèves de ce que untel ou untel a réellement perçu de sa journée. En quoi a-t-il été suffisamment acteur pour assimiler efficacement ce qu’il a reçu ? Pour ce…