Dans la nuit du 13 au 14 juin, le village de Yelwata, dans l’État de Benue, au centre-est du Nigeria, a été le théâtre d’une attaque d’une violence inédite. Près de 200 personnes ont été brutalement tuées. La majorité des victimes étaient des déplacés internes, accueillis par la mission catholique locale. L’assaut a été mené de manière coordonnée par trois groupes armés qui ont encerclé le village avant d’ouvrir le feu, mettant aussi le feu à des habitations où dormaient des familles entières. Selon le père Remigius Ihyula, coordinateur de la commission Développement, Justice et Paix du diocèse de Makurdi, dans l’État de Benue, les victimes étaient des chrétiens « sans abri, vivant dans la pauvreté », accueillis dans l’enceinte de la paroisse Saint-Joseph. « Les survivants sont terrifiés. Ils ont subi et vu des violences indescriptibles. Les assaillants ont tout saccagé : les gens manquent de nourriture, de vêtements, de matelas, de médicaments », a-t-il déclaré à l’Agence Fides. Dimanche 15 juin, lors de l’Angélus, le pape Léon XIV a condamné ce qu’il a qualifié de « terrible massacre » et assuré de sa prière les victimes et les communautés chrétiennes rurales du Nigeria. Il a dénoncé une situation de violence persistante, « peu visible dans les médias internationaux », mais dont l’Église reste solidaire. Pour le père Ihyula, ces paroles ont eu un effet tangible : « Elles ont touché profondément la population et sensibilisé les autorités locales. » Le Nigeria est l’un des pays les plus meurtriers pour les chrétiens. En 2024, 3 100 d’entre eux ont été tués pour leur foi, selon l’ONG Portes Ouvertes. Un rapport de l’Observatoire pour la liberté religieuse en Afrique rapporte 16 000 morts en quatre ans, dont plus de la moitié attribués à des bergers peuls armés. Si certains médias ont avancé que ces violences seraient liées aux effets du changement climatique, le père Ihyula rejette cette lecture : « Ces bandes sont animées par une idéologie islamiste. Leur but est de chasser les agriculteurs chrétiens pour fonder un État islamique. » Ce massacre s’inscrit dans un conflit plus large opposant depuis une décennie des agriculteurs à des éleveurs nomades pour l’accès à la terre. Mais cette attaque a franchi un seuil inédit de brutalité. « La férocité n’avait jamais été vue à ce niveau au Nigeria », affirme le père Ihyula. Parallèlement, au Soudan, le…
Marie, mère de l’Église et Socia Christi depuis la croix
Commentaire du Pape | Cette année, la fête de Marie Mère de l’Église, fixée au lundi de Pentecôte depuis 1964, coïncidait avec le Jubilé du Saint Siège à Rome. Dans son homélie, le Pape s’est attardé sur la fécondité de l’Église, issue de la croix et de la maternité de Marie.