La politique dans la perspective du bien commun

Publié le 07 Juil 2025
bien commun homo politicus
Un nouvel ouvrage du père Bernard Rulleau, Homo politicus, permet de saisir l’importance de la philosophie politique à l’école d’Aristote et de saint Thomas pour rebâtir une société ordonnée au bien commun.

  Voici un ouvrage concis, mais dense et exigeant, qui devrait être d’une grande utilité pour tous ceux qui, faisant le constat de la profonde crise actuelle de la société contemporaine, sont désireux de ne pas se contenter d’une réaction primaire basée sur de simples slogans, mais bien de découvrir les causes profondes de la crise, et d’identifier les principes dont la mise en œuvre permettrait d’initier une authentique restauration de la société. Ces principes, l’auteur les puise dans la doctrine d’Aristote – quintessence de la sagesse antique, en particulier dans sa pensée sur l’homme et la société – et celle de saint Thomas d’Aquin. On sait que ce dernier, théologien avant tout, et que l’Église a désigné comme le Docteur angélique, fut aussi un maître en éthique et en politique : « en redécouvrant la politique d’Aristote, saint Thomas a dégagé les principes propres naturels de la vie politique, et refondé une science politique distincte de la doctrine sacrée ».

Une force invincible

On sait d’ailleurs que lorsque le magistère de l’Église, à l’époque contemporaine, a invité les clercs et les fidèles à revenir à saint Thomas en raison de l’excellence de sa doctrine et de l’actualité des principes de celle-ci, il a insisté sur le fait que cet appel, loin d’être limité aux sciences sacrées, s’étendait aussi à l’éthique et à la politique de l’Aquinate, considérées comme renfermant, selon l’expression de Léon XIII, « une force immense, invincible, pour renverser tous [les] principes du droit nouveau, pleins de dangers, on le sait, pour le bon ordre et le salut public » (1).  L’auteur commence par situer la science politique, fondée sur la nature et nettement distincte donc de la théologie, qui s’appuie sur la Révélation, et souligne son caractère de science pratique, qui « dans la mesure où elle s’approche de la vie concrète – et elle doit s’en approcher – ne peut qu’admettre une certaine diversité de conclusions et de points de vue ». C’est une science inductive, qui échappe à la pure logique et ne permet pas une certitude parfaite ; une science qui se fonde sur l’étude des coutumes et habitudes humaines, et s’appuie donc sur les leçons de l’histoire.

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Pierre-Emmanuel Dupont

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