Newman (2/3) : Comment saint John Henry Newman est-il devenu le 38e Docteur de l’Église ?

Publié le 06 Nov 2025
john Henry newman docteur de l'église

Saint John Henry Newman par John Everett Millais  (1881).

> DOSSIER n° 1842 : « Newman, Docteur de l’Église »
Messager de la doctrine chrétienne, empli de sagesse, s’appuyant sur les Écritures et la Tradition, John Henry Newman remplit tous les critères pour être déclaré Docteur de l’Église. Les papes et les épiscopats pressentaient depuis longtemps cette élévation.

  La proclamation de saint John Henry Newman comme Docteur de l’Église n’a rien de surprenant. Il fut proposé pour ce titre avant même de l’être comme saint : dès 1941, une campagne en ce sens exprimait le souhait de « bien des catholiques et de non-catholiques » des pays anglo-saxons et, en 1957, le grand théologien Erich Przywara publiait un long article « Newman, possible saint et Docteur de l’Église pour le temps présent ? » (1) montrant que le point d’interrogation était de trop. 

De l’avis de plusieurs papes

Les papes récents ont eux aussi explicitement ou implicitement présenté Newman comme une figure méritant d’être reconnue Docteur de l’Église. Ainsi, pour saint Paul VI, « il a tracé un itinéraire, le plus pénible, mais aussi le plus grand, le plus significatif, le plus concluant, que la pensée humaine ait jamais parcouru au cours du siècle dernier, voire de l’époque moderne, pour parvenir à la plénitude de la sagesse et de la paix… Ses intuitions et de ses enseignements projettent sur les problèmes de l’Église d’aujourd’hui une précieuse lumière ». Pour saint Jean Paul II, « la mission particulière que Dieu lui a confiée fait qu’il appartient à tous les temps, à tous les lieux et à tous les peuples » (bonne définition d’un Docteur de l’Église). Pour Benoît XVI, alors cardinal Ratzinger, solide théologien newmanien, « Newman est toujours d’actualité dans les controverses spirituelles de notre temps (…) Il appartient en vérité au nombre des grands maîtres de l’Église car il touche notre cœur et illumine notre intelligence ». Il y a trois raisons majeures à ce jugement : l’accent sur la dimension personnelle et existentielle de l’acte de foi, la défense de celui-ci face aux dérives scientistes du monde moderne et la tradition comme développement dans la fidélité. Et ce pape répétait, le jour même où il béatifiait Newman à Birmingham, en septembre 2010 : « Il est une figure de Docteur de l’Église pour nous et pour tous. » 2 Pope Benedict in Cofton Park Woody CC BY SA 3.0 newman Benoît XVI a béatifié le cardinal Newman…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Didier Rance

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉditorial

La sainteté, une folie raisonnable

L’Éditorial du Père Danziec | Avec la pédagogie qu’on lui connaît, l’Église, en ce début du mois de novembre, ne lie point par hasard la fête de la Toussaint avec celle de la commémoraison des fidèles défunts. Célébrer les saints qui, ici-bas, ont vécu en amis de Jésus et ont manifesté de manière significative la puissance de la victoire du Christ dans leur âme ; honorer les morts qui, entrés dans leur éternité, réclament nos prières pour se laisser, à leur tour et à la suite des saints, posséder par Dieu tout entier. Qu’est-ce que la sainteté, sinon d’aimer Dieu follement avec toute sa raison ?

+

saint Toussaint
Église

Infaillibilité et synodalité

Dans sa catéchèse du 27 septembre, le pape Léon XIV a tenu ces propos : « Les petits ont de l’intuition. Ils ont un sensus fidei, qui est comme un “sixième sens” des personnes simples pour les choses de Dieu. Dieu est simple et se révèle aux simples. Voilà pourquoi il y a une infaillibilité de la foi du Peuple de Dieu, dont l’infaillibilité du Pape est l’expression [c’est nous qui soulignons] et le service. » Quelle portée donner à ces paroles ? Cet article paraît simultanément dans L’Homme Nouveau et sur le site Res Novæ.

+

infaillibilité