L’histoire de Noémie et Ruth

Publié le 18 Mai 2022
L’histoire de Noémie et Ruth L'Homme Nouveau

Avec la figure de Noémie, le Pape a abordé, lors de l’audience générale du 27 avril dernier, l’un des plus beaux livres de la Bible, celui de Ruth, véritable joyau littéraire et spirituel. L’histoire en est toute simple.

En période de famine, Élimélek, habitant de Bethléem, quitte sa terre pour Moab. Là ses deux fils épousent des moabites, mais il meurt ainsi que ses fils. Le nom de sa femme, Noémi, signifie la charmante, mais surtout la gracieuse, celle qui est favorisée de Dieu. Du coup, son nom se transforme en mari : remplie d’amertume ; mais elle retrouvera tous ses charmes lorsque Ruth enfantera pour elle Obed. Noémi décide alors de rentrer au pays, l’héritage de ses Pères. Ses deux belles-filles n’hésitent pas à l’accompagner, mais, en cours de chemin, l’une d’elle, Orpa, littéralement celle qui tourne le dos, rebrousse chemin. Seule Ruth continue : « Où tu iras, j’irai, où tu demeureras, je demeurerai ; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu. Là où tu mourras, je mourrai et là je serai ensevelie. Que Yahvé me fasse ce mal et qu’il y ajoute encore cet autre, si ce n’est pas la mort qui nous sépare ! » Noémi et Ruth parviennent alors à Bethléem en pleine moisson d’orge. Ruth glane dans les champs de Booz, parent d’Élimélek. Ayant appris tout ce que Ruth a fait pour Noémi, Booz se montre complaisant pour Ruth et va même jusqu’à accepter d’exercer sur elle le droit de rachat ou de lévirat et ainsi d’épouser Ruth. Dans ce livre, les liens tissés entre les personnages vise à redonner au lecteur le goût pour une véritable vie de famille, vécue dans un esprit de fidélité à l’alliance contractée. Ce qui fait le charme de ce livre, au but finalement très simple, ce n’est pas tant la poésie que la délicatesse et la noblesse des âmes.

Comme les livres de Josué et des Juges, celui de Ruth prend place dans la perspective de l’Alliance, mais, à l’inverse des deux premiers, il étend l’Alliance du salut à l’humanité entière, Ruth portant dans son sein la désolation d’Ève, mais aussi l’espérance de la nouvelle Ève. Elle symbolise ainsi non seulement la Vierge Marie, mais aussi l’Église, ou mieux encore, comme la femme du chapitre XII de l’Apocalypse, la Mère de l’Église. Cette alliance entre Dieu et l’homme se place, pour le livre de Ruth, dans le cadre de la Pentecôte, fête des moissons et de la fécondité. Dans ce livre printanier, la famille s’insère dans la solidarité et la fidélité au clan et à la tribu qui, elle-même, passe par la fidélité à la terre. Le livre de Ruth nous montre alors que le rachat de la terre et le soutien de la veuve sont inséparables.

Avec Judith et Esther, le livre de Ruth est l’un des trois seuls livres de la Bible à porter le nom d’une femme. C’est dire son importance pour l’enseignement qu’il entend donner sur la grandeur et la fonction de la femme qui s’achève éminemment dans la maternité.

Tout le livre se trouve comme centré sur la spiritualité du voyage, du pèlerinage et du chemin. On y trouve en effet les quatre dimensions de la spiritualité du chemin, savoir la prière, le pèlerinage, l’époque et la conversion. Le livre de Ruth, tout en déplacement et en mouvement de Bethléem à Moab et vice versa, raconte l’odyssée spirituelle, le chemin parcouru par une étrangère pour découvrir le vrai Dieu. Cette spiritualité du chemin se trouve, en effet, comme concentrée dans la réponse de Ruth à sa belle-mère déjà citée. Et tout se termine au mieux, le nouveau mariage de Ruth engendrant à nouveau paix et bonheur pour toutes les générations. Le Pape profite de cette très belle histoire biblique, pour supplier les jeunes de s’ouvrir avec gratitude devant le don de la vieillesse. Que la Vierge Marie nous aide dans la lecture spirituelle de ce beau livre.

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