Que faire devant le silence de Dieu ?

Publié le 23 Nov 2022

Job est la figure par excellence de l'homme souffrant du silence de Dieu.

Dans le cadre des enseignements sur le discernement lors de l’Audience générale du 16 novembre dernier, le Pape aborde à nouveau le thème de la désolation, en essayant de répondre à la question du pourquoi de notre désolation. Déjà dans la Bible, beaucoup souffrent de l’absence et du silence de Dieu qui peuvent même conduire jusqu’à la révolte. Job, les pèlerins d’Emmaüs et tant d’autres ne comprennent pas l’attitude de Dieu à leur égard.

Tout peut quelquefois paraître sombre, triste, sans issue. Dieu lui-même semble si loin. Il serait dangereux et même blasphématoire d’accuser Dieu. Il ne faudrait pas non plus prendre une décision trop hâtive et qui pourrait conduire au pire. N’est-ce pas pourtant l’attitude de nombreux jeunes qui se suicident ! Tout paraît sombre peut-être, mais Dieu est la lumière : « Je suis la lumière du monde » a dit Jésus. Alors en de pareils moments, élevons par les vertus théologales nos cœurs vers le haut, vers le Ciel, où nous jouirons un jour du face à face éternel avec Dieu. Mais pourquoi donc Dieu est-il absent de nous et surtout, pourquoi ne nous écoute-t-il pas ? Son silence n’est-il pas insupportable ?

Dieu veut nous éprouver pour nous faire grandir. C’est bien beau, me direz-vous ! Mais en attendant, c’est le noir le plus complet. Saint Paul n’appelle-t-il pas Dieu, le père de toutes consolations ? Alors, la désolation serait-elle une consolation ? Oui, dans un certain sens. Ce noir de l’âme, cette lassitude, voir ce dégoût des choses d’en haut, joint bien souvent à une triste paresse qui se nomme l’acédie, peut provoquer un sain redressement. Il peut secouer l’âme et favoriser ainsi vigilance et humilité qui nous protègent du vent des caprices humains et nous font mettre notre confiance en Dieu seul et en sa miséricorde infinie.

Par ce moyen douloureux, Dieu façonne notre âme en lui faisant expérimenter la vanité de la fascination de la bagatelle, et en évitant de nous rendre dur et insensible. Les sentiments comme les passions ne sont ni bons ni mauvais. Ils le deviennent selon la fin que nous proposons et les moyens que nous employons. Une sérénité « parfaite » pourrait nous illusionner. Pour de nombreux saints, l’inquiétude et l’émotion ont été un élan décisif de conversion. On connaît la phrase de saint Augustin : « Mon cœur est inquiet tant qu’il ne se repose pas en vous ». Le Pape cite d’autres exemples de saints pour lesquels la désolation a eu des effets heureux dans leur vie spirituelle : Édith Stein, saint Benoît Joseph Cottolengo et le tout récent canonisé Charles de Foucauld. On pourrait citer aussi saint Camille de Lellis, saint Jean de Dieu ou encore saint Albert de Cracovie.

Les choix importants à faire dans notre vie ne se feront pas au tirage au sort. Ils auront bien souvent un prix à payer. C’est d’ailleurs le titre de l’ouvrage de Joseph Fadelle. On ne sort pas de l’indifférence qui déprime toujours, sans une dette. La désolation sera bien souvent une riche dot pour la solder. D’autre part la désolation est aussi une invitation à la gratuité. Elle nous permet de dépasser l’affection sensible et d’entamer avec Dieu une vraie relation filiale. Dieu en effet n’est jamais absent. Lorsque nous sommes désolés, que nous souffrons outre mesure selon nous, c’est le moment où jamais de présenter notre nature déchue et faible à Jésus crucifié pour notre salut, de le présenter à Marie qui a pleuré elle aussi à La Salette, à Syracuse et à Atika. Elle séchera nos larmes et mieux que n’importe qui saura nous consoler, non de façon mondaine mais bien divine.

Face aux difficultés, ne nous décourageons donc jamais, mais affrontons l’obstacle avec l’aide maternelle de Marie qui ne nous manquera jamais pas plus que la grâce de Dieu.

 

Un moine de Triors

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