Peut-on vivre sans tendresse ?

Publié le 17 Déc 2022
tendresse

Tonalité de l’affection que l’on porte aux êtres aimés, la tendresse est-elle superflue, ou simplement facultative ? À l’âge des grands-parents, plus libres de leur temps, moins absorbés par les tâches essentielles des parents, elle prend au contraire une place prépondérante et devrait en fait imprégner toutes les relations familiales et amicales.   Dans une retraite, le prédicateur nous racontait qu’après la Résurrection, au bord du lac où Jésus apparut à ses apôtres, il les accueillit avec des poissons grillés et un rayon de miel ! C’est apocryphe probablement ; mais cela démontre bien la tendresse que Jésus avait pour ses apôtres. Il les consolait de leur peine et leur manifestait son affection. La tendresse est en effet l’un des meilleurs sentiments pour marquer son affection à l’autre : « il est précieux pour moi, il est important pour moi ». Le grand-père et la grand-mère découvrent la nécessité de cette tendresse vis-à-vis de leurs petits-enfants. Non pas qu’ils aient manqué de cette tendresse et qu’elle ait fait défaut dans leur cœur quand ils étaient parents. Toutefois, à leur âge, c’est vraiment le moyen privilégié, c’est vraiment le moment privilégié, auprès des petits-enfants, voire même de leurs enfants devenus grands, de découvrir ou d’approfondir comment montrer leur affection. Dans l’amour, la tendresse est un sentiment très fort. Nous avons la chance d’avoir une très belle chanson, interprétée d’abord par Bourvil puis ensuite par Marie Laforêt, qui ne se chante pas comme une rengaine mais qui se chante en mettant le sens dans les mots : « On peut vivre sans richesses, Presque sans le sou… Mais vivre sans tendresse, On ne le pourrait pas, Non, non, non, non, On ne le pourrait pas. On peut vivre sans la gloire, Qui ne prouve rien, Être inconnu dans l’histoire et s’en trouver bien. Mais vivre sans tendresse, Il n’en est pas question, Non, non, non… » Il en est qui n’ont pas eu la chance ou qui n’ont pas eu l’opportunité de développer la tendresse et de la pratiquer, il en est même qui ont pensé que c’est une faiblesse que d’avoir un cœur tendre et de manifester cette tendresse vis-à-vis des autres, voilà un manque qui déshumanise quelque peu. Il ne s’agit pas du tout de ce comportement grégaire, de cette forme de « asinus asinum fricat » (1), courant où la tendresse ou ce qu’il en reste, devient un style…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Marc et Maryvonne Pierre

Ce contenu pourrait vous intéresser

SociétéÉducation

Gabrielle Cluzel réhabilite la maternité face aux nouveaux diktats

Entretien | Dans Yes kids, Gabrielle Cluzel prend le contre-pied des discours dominants en défendant une maternité assumée, vécue, revendiquée. Mère de sept enfants, elle mêle témoignage personnel et critique sociale pour dénoncer l’effacement des mères dans l’espace public et la défiance croissante envers la natalité. À l’heure où avoir des enfants semble devenu suspect, elle redonne voix à celles qu’on préfère faire taire.

+

maternité yes kids
ÉgliseSociété

Padre au combat : au cœur de la mission, avec les soldats

Initiatives chrétiennes | Ancien aumônier militaire auprès des chasseurs alpins, des parachutistes et des légionnaires, le père Yannick Lallemand a accompagné les soldats jusqu’au cœur de l’épreuve, notamment lors du drame du Drakkar, à Beyrouth, en 1983. Retour sur une vie au service des âmes, à la croisée du courage militaire et de l’espérance chrétienne.

+

padre aumônier militaire
Société

Entretien vidéo : Les Habits neufs du terrorisme intellectuel

Entretien vidéo | Alors que viennent de paraître Les Habits neufs du terrorisme intellectuel, comment ne pas saisir cette occasion pour creuser un peu plus ce qu'est cette forme de terrorisme, ses racines, ses méthodes et les moyens d'y résister ? Pour ce faire, nous avons dialogué avec Jean Sévillia et avec Mathieu Bock-Côté, préfacier du livre.

+

bock-côté terrorisme intellectuel sévillia
SociétéPhilosophie

Peut-on penser l’universel à partir d’un fait divers ?

C'est logique ! de François-Marie Portes | Le meurtre tragique de Crépol a suscité une onde de choc nationale, des réactions politiques en cascade et des lectures contradictoires. Derrière l’émotion légitime, la raison s’interroge : peut-on déduire des décisions politiques valides à partir d’un fait singulier ? En revisitant le concept d’induction, quelques réflexions sur la manière dont un événement devient argument, et sur les limites de l’universel forgé à chaud.

+

Peut-on penser l’universel à partir d’un fait divers ? crépol