À partir de la manifestation de l’Enfant aux Mages, l’Église souligne deux autres événements miraculeux de la vie de Notre-Seigneur, le baptême dans le Jourdain et le miracle des noces de Cana, pour en faire une seule fête, comme le souligne l’antienne du Magnificat de l’Épiphanie. L’Épiphanie est passée. Dimanche dernier, la liturgie nous a présenté l’épisode de l’adoration de l’Enfant Jésus par les Mages. Et pourtant la manifestation de sa divinité (sens du mot grec « épiphanie ») se poursuit ce dimanche : devenu adulte, Jésus reçoit le baptême de Jean (MR 1970) et change l’eau en vin (MR 1962), deux moments de sa vie terrestre où fut manifestée sa nature divine. Depuis la dernière réforme liturgique, le Baptême du Seigneur se célèbre le dimanche sauf lorsque, comme cette année, l’Épiphanie tombe après le 6 janvier. Il fut donc célébré lundi dernier. Pour autant, l’évangile de ce dimanche nous le rappelle. C’est d’ailleurs ce passage de Jean (1, 29-34) qui figure le jour de cette fête dans MR 1962 (le 13 janvier). Plutôt qu’un récit de l’événement, l’évangéliste laisse la parole au Baptiste. Son témoignage se termine ainsi : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.” Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu » (v. 32-34). Saint Augustin († 430) voit dans cette prérogative du baptême dans l’Esprit Saint qu’a Jésus la garantie de la sainteté de cet acte : « Quels qu’en soient les différents ministres à l’avenir, saints ou pécheurs, son pouvoir ne serait attribué qu’à celui seul sur qui est descendue la colombe (…). Quand Pierre baptise, c’est le Christ qui baptise (…). Que Judas baptise, c’est le Christ qui baptise » (6e Traité sur Jean, in BR 1961). Et ce baptême vient nous sauver, comme le rappelle l’hymne de Sédulius (Ve siècle) : « L’Agneau de Dieu a touché les eaux d’une source pure ; en nous lavant il a enlevé les péchés qu’il n’a pas commis » (vêpres de l’Épiphanie). Ce dimanche fait entendre aussi le fameux récit des noces de Cana (MR 1962) : « Nouveau signe de puissance : les eaux des urnes rougissent…
Benoît XVI et François : deux lectures du Maître de la Terre de Benson, deux pontificats, deux églises ? (2/3)
Une volonté farouche de changer de paradigme (2/3) | Tout d’abord, et en amont de l’élection, la volonté farouche de changement de ceux qui ont préparé le règne. En 2007 paraissait un livre très éclairant et remarquablement conçu dans la plus pure tradition de la manipulation de l’opinion. La thèse de ce livre-programme qui devait se révéler prophétique peut se résumer ainsi : l’Église, depuis Constantin et avec pertinacité, s’est éloignée du message évangélique. Ce phénomène s’accentue à partir de la Renaissance quand l’Église s’entête de plus en plus en s’opposant à la modernité. Constatant au XXe siècle que des génocides ont été perpétrés dans des pays chrétiens (Allemagne, Rwanda), il faut en tirer la conclusion que cette manière ancienne d’être chrétien était fausse et qu’il faut refuser les préoccupations dérisoires que sont la connaissance de la foi, le nombre d’entrées au séminaire ou de sacrements célébrés, car tout cela détourne de l’essentiel qui consiste à apporter davantage d’humanité.