Vigilance et prière

Publié le 21 Déc 2022

Le Pape arrive au terme de ses catéchèses très spirituelles sur le discernement. S’étant d’abord appuyé sur saint Ignace de Loyola pour parler du discernement, il en vint ensuite à considérer les divers éléments qui le composent, savoir la prière, la connaissance de soi, le désir et le livre de la vie, pour se pencher ensuite sur la désolation et la consolation qui en constituent la matière. Il réfléchit ensuite sur la nécessaire confirmation du choix effectué. Dans l’allocution prononcée lors de l’Audience générale du 14 décembre, le Pape abordait la vigilance, que l’on peut considérer comme le point principal. Principal, car sans elle tout ce qu’il avait dit jusque là pour discerner le meilleur et prendre la bonne décision, serait réduit à néant. Le bon choix fait, il est nécessaire de maintenir ce bon choix dans le présent et l’avenir et pour cela nous devons mettre en pratique le judicieux conseil de Jésus : « Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation. »

La vigilance est l’un des thèmes favoris de saint Luc, qui ajoute toujours à la prière le binôme recherche de Dieu et vigilance. Depuis le péché originel, l’homme, même baptisé, court toujours le risque énorme de succomber à la tentation. Le démon est le vrai trouble fête de notre vie spirituelle, capable qu’il est de nous faite tout gâcher en retournant au point de départ. Ce n’est pas pour rien aussi que saint Luc insiste sur le démon et, comme antidote universellement efficace, le rôle de l’Esprit Saint. Il faut toujours se souvenir de la parabole de la maison qu’avait abandonnée le diable. Quand il revint, elle était propre, habitée, etc. Il revint alors avec sept autres démons et l’état de l’habitant fut pire qu’auparavant. Nous devons donc veiller, sans croire que cela ne nous arrivera pas. Souvenons-nous de la tentation de Pierre, qui aimait vraiment le Seigneur, mais qui comptait trop sur ses seules forces, qui en fait ne valent pas grand chose. Jésus l’a affirmé clairement : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire. »

Pour que le processus du discernement non seulement arrive à terme, mais encore qu’il demeure, il faut donc veiller et prier. Sans la prière et sans la vigilance, nous sommes sûrs de tomber à un moment donné. Saint Alphonse de Liguori disait : « Celui qui prie (et nous ajoutons aussi qui veille) se sauve ; celui qui ne prie pas (et ne veille pas) se damne ». Le bon disciple ne s’endort pas sur ses prétendus lauriers et n’agit jamais comme les vierges folles de l’Évangile. Le chrétien est un serviteur qui doit toujours rester en tenue de service, jusqu’à la venue de son maître. Mais sur quoi faut-il veiller ? D’abord sur la pureté de notre cœur. Nous ne sommes pas de ce monde, même si nous vivons dans ce monde et nous n’avons pas non plus ici-bas de cité permanente. Nous sommes tous en pèlerinage vers la Cité sainte, la Jérusalem céleste. Nous sommes ici-bas en état d’attente. Nous attendons le retour de notre maître et Seigneur Jésus. Et l’Avent est le temps idéal pour nous le rappeler. Quelquefois la décision et le bon choix ont été difficiles à prendre. Par la grâce divine, nous l’avons fait et nous avons mis la main à la charrue. Ne revenons donc pas en arrière et restons surtout humbles, cachés et petits pour plaire au Seigneur. Je pense souvent à la grave décision prise par Paul VI quand il écrivit son encyclique Humanae vitae. Suite à ce choix, il a eu beaucoup à souffrir, mais dix ans après, juste avant sa mort, il disait aux cardinaux combien il avait été heureux de son choix. Son bonheur était surtout d’avoir ainsi gardé le dépôt qui lui avait été confié, comme un bon serviteur.

Un moine de Triors

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