Humble et grand, Benoît XVI, vrai signe de Dieu pour l’Église et le monde

Publié le 13 Jan 2023
humble

© Marek Kosniowski

Un mercredi d’audience en décembre 2008, dans la grande salle Paul-VI, il m’a été donné de le rencontrer. Échange rapide à ses questions attentives et délicates, puisqu’il connaissait notre abbaye. Avant de rejoindre Secrétaires et Prélats, il garde ma main dans les siennes et me dit, avec un visage empreint de tristesse : « Priez pour moi, priez pour moi, priez pour moi »… Il devait décider ces jours-là de la levée des excommunications de la Fraternité Saint-Pie X. Geste courageux, qui lui valut tant d’incompréhensions et de critiques, mais que le pape François confirmerait plus largement encore. Ce matin-là, je rencontrais le Pape, mais aussi un père, un père douloureux et aimant, qui me parlait, au cœur marge et miséricordieux. Dans une de ses dernières audiences, fin janvier 2013, il nous offrait une vue de sagesse pénétrante sur le mystère du Père, au travers du Fils pauvre et offert. « C’est dans le Seigneur Jésus que se montre en plénitude le visage bienveillant du Père qui est aux cieux (…) Une attitude faible en apparence, faite de patience, de douceur et d’amour, démontre que telle est la vraie façon d’être puissant ! Telle est la puissance de Dieu ! Et cette puissance vaincra ! (…) Voilà la véritable, authentique et parfaite puissance divine : répondre au mal non par le mal mais par le bien, aux insultes par le pardon, à la haine meurtrière par l’amour qui fait vivre. Alors le mal est vraiment vaincu, parce qu’il est lavé par l’amour de Dieu » En Benoît XVI, je voyais aussi les traits du « visage bienveillant du Père ». Traits ainsi dévoilés, au travers de la compassion et de l’humilité. Oui, grand et humble, voici Benoît XVI ! Il ne nous abandonne pas. Il nous laisse un héritage. Or « l’héritage est quelque chose qui appartient à l’avenir », disait-il, en forme d’un paradoxe qui n’est qu’apparent. Ce grand pape nous laisse un héritage. Il nous laisse son témoignage exemplaire et éloquent, un magistère digne d’un Père de l’Église. Pour l’avenir. En ce sens encore, il ne nous abandonne pas. Car, continuait-il, « l’avenir appartient réellement à Dieu : telle est la grande certitude de notre vie, le grand, le véritable optimisme que nous possédons ». Que nos cœurs de fils et filles de l’Église, dans cette confiance, ne perdent jamais mais gardent précieusement son héritage lumineux. « Il…

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