Dieu sait-il compter ? N’est-il pas pris en flagrant délit d’erreur de calcul au moins sur deux points, non des moindres et même les plus essentiels puisqu’il s’agit de la Trinité et du grand commandement de l’amour ?
Pour la Trinité, c’est à un niveau de maternelle : montrez à des petits enfants une pomme, puis une autre, puis une autre et demandez-leur combien il y a de pommes. Ils vous répondront : trois. Or la Trinité, c’est : un plus un plus un égale un. Dieu saurait donc moins compter que ces bambins, alors même que Jésus nous les propose comme modèles. Plus d’un adversaire de la foi chrétienne s’est gaussé de ce Dieu et de ces chrétiens qui croient en lui et ne savent pas mieux compter.
Ils s’égarent bien sûr. Pour le dire simplement avec Newman, il ne s’agit pas d’un exercice d’arithmétique mais de ce que Dieu se révèle à nous comme vie et circulation éternelle d’amour entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Cette vérité est d’ailleurs déjà présente, voilée, au premier verset de la Genèse : Elohim bara, Dieu(x) au pluriel, créa, au singulier – Dieu pour se faire connaître bouscule les règles élémentaires de la grammaire comme celles du calcul !
Pour le grand commandement de l’amour, nous passons au niveau de l’école primaire, puisqu’il s’agit de pourcentage. Jésus, dans l’Évangile selon saint Matthieu : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit ». Autrement dit, à 100 % de ce que tu as en toi d’amour. Or 100 % signifie tout, et il n’y a plus rien en dehors de ce tout – si je donne 100 % de ce que j’ai dans mon porte-monnaie, je n’ai plus un centime à donner. Cela signifie-t-il que je n’ai plus rien à donner pour aimer le prochain…