Si la joie est une caractéristique du chrétien, certains saints l’ont particulièrement manifestée, chacun à sa manière et dans son époque, par le rire, l’acceptation des tâches humbles, le chant, l’attention aux autres, la gaieté communiquée… Quelques belles figures de saints joyeux, de la Renaissance à nos jours.
Saint Philippe Néri (1515-1595), l’apôtre de la joie
Lorsqu’il arrive à Rome, Phillipe Néri souhaite vivre en ermite. C’est cependant un homme heureux que l’on rencontre dans les rues de la ville. Le père Louis Bouyer dira de lui que « De la foule qui fait cercle, on l’appelle et il répond sans se lasser, à l’un d’un bon mot, à l’autre d’un geste complice de sa main diaphane. Il a un sourire tout prêt pour chacun et qui n’est le même pour personne. » Face à une société de plus en plus païenne, Philippe Néri décide de créer un oratoire destiné aux enfants. D’abord destiné aux familles riches, ce projet vise à transmettre une foi solide et à permettre à ces jeunes de vivre ensemble. Philippe Néri étendra son accueil aux enfants de la rue, permettant ainsi de belles relations entre les riches et les pauvres. C’est à partir des enfants que la foi est revenue dans la Rome du XVIe siècle. Et de la misère que Philippe Néri a pu faire renaître la joie chez les hommes. D’heureux Philippe Néri devient blagueur : deux femmes étaient venues lui demander une relique de lui-même, le considérant comme un saint. Un peu gêné, le prêtre leur donna une boîte, en leur demandant de ne l’ouvrir qu’à sa mort. L’ouvraent malgré l’interdiction, les quémandeuses trouvèrent un mot allant contre leurs attentes : « Je vous ai bien eues. »
Saint Crispin de Viterbe (1668-1750), joyeux mais caché
Le Saint joyeux. C’est ainsi que s’intitule le livre du père capucin Pie de Langogne présentant la vie de saint Crispin de Viterbe. Il est dit être le « saint de la joie, de cette joie chrétienne qui est le fruit de l’écoute et de l’intériorisation de la parole de Dieu, de la paix et de la communion avec les frères ». Ce jeune homme de 25 ans entre chez les capucins en 1693. Sa vie sera vouée aux tâches ménagères : cuisine, infirmerie,…