L’Imitation de Jésus-Christ : de la résistance aux tentations

Publié le 26 Jan 2014
L'Imitation de Jésus-Christ : de la résistance aux tentations L'Homme Nouveau

Comme chaque dimanche, L’Homme Nouveau propose aux lecteurs de son site un chapitre de L’Imitation de Jésus-Christ. Dans ce treizième chapitre du Livre premier, il est question de la résistance face aux tentations. Là aussi, on ne lâche rien…

La tentation est la vie de l’homme

Tant que nous vivons ici-bas, nous ne pouvons être exempts de tribulations et d’épreuves. ?C’est pourquoi il est écrit au livre de Job: La tentation est la vie de l’homme sur la terre.? Chacun devrait donc être toujours en garde contre les tentations qui l’assiègent, et veiller et prier pour ne point laisser lieu aux surprises du démon, qui ne dort jamais, et qui tourne de tous côtés, cherchant quelqu’un pour le dévorer. ?Il n’est point d’homme si parfait et si saint qui n’ait quelquefois des tentations, et nous ne pouvons en être entièrement affranchis.

L’utilité des tentations

Mais, quoique importunes et pénibles, elles ne laissent pas d’être souvent très utiles à l’homme parce qu’elles l’humilient, le purifient et l’instruisent.? Tous les saints ont passé par beaucoup de tentations et de souffrances, et c’est par cette voie qu’ils ont avancé; mais ceux qui n’ont pu soutenir ces épreuves, Dieu les a réprouvés, et ils ont défailli dans la route du salut. ?Il n’y a point d’ordre si saint, ni de lieu si secret, où l’on ne trouve des peines et des tentations.

Il ne suffit pas de fuir pour vaincre

L’homme, tant qu’il vit, n’est jamais entièrement à l’abri des tentations, car nous en portons le germe en nous, à cause de la concupiscence dans laquelle nous sommes nés. ?L’une succède à l’autre; et nous aurons toujours quelque chose à souffrir, parce que nous avons perdu le bien et la félicité primitive.? Plusieurs cherchent à fuir pour n’être point tentés, et ils y tombent plus gravement.? Il ne suffit pas de fuir pour vaincre, mais la patience et la véritable humilité nous rendent plus fort que tous nos ennemis.

Tenir jusqu’au bout

Celui qui, sans arracher la racine du mal, évite seulement les occasions extérieures, avancera peu; au contraire, les tentations reviennent à lui plus promptement et plus violentes.? Vous vaincrez plus sûrement peu à peu et par une longue patience, aidé du secours de Dieu, que par une rude et inquiète opiniâtreté.? Prenez souvent conseil dans la tentation, et ne traitez point durement celui qui est tenté, mais secourez-le comme vous voudriez qu’on vous secourût vous-même.

L’inconstance de l’esprit

Le commencement de toutes les tentations est l’inconstance de l’esprit et le peu de confiance en Dieu. ?Car, comme un vaisseau sans gouvernail est poussé çà et là par les flots, ainsi l’homme faible et changeant qui abandonne ses résolutions est agité par des tentations diverses.?Le feu éprouve le fer, et la tentation, l’homme juste. ?Nous ne savons souvent ce que nous pouvons, mais la tentation montre ce que nous sommes.?Il faut veiller cependant, surtout au commencement de la tentation, car on triomphe beaucoup plus facilement de l’ennemi, si on ne le laisse point pénétrer dans l’âme, et si on le repousse à l’instant même où il se présente pour entrer.? C’est ce qui a fait dire à un ancien: Arrêtez le mal dès son origine; le remède vient trop tard quand le mal s’est accru par de longs délais. ?D’abord une simple pensée s’offre à l’esprit, puis une vive imagination, ensuite le plaisir et le mouvement déréglé, et le consentement. Ainsi peu à peu l’ennemi envahit toute l’âme, lorsqu’on ne lui résiste pas dès le commencement. ?Plus on met de retard et de langueur à le repousser, plus on s’affaiblit chaque jour, et plus l’ennemi devient fort contre nous.

Plusieurs sont affligés de tentations plus violentes au commencement de leur conversion; d’autres, à la fin; il y en a qui souffrent presque toute leur vie. ?Quelques-uns sont tentés assez légèrement, selon l’ordre de la sagesse et de la justice de Dieu qui connaît l’état des hommes, pèse leurs mérites, et dispose tout pour le salut de ses élus.

Ne pas perdre l’espérance

C’est pourquoi, quand nous sommes tentés, nous ne devons point perdre l’espérance, mais prier Dieu avec plus de ferveur, afin qu’il daigne nous secourir dans toutes nos tribulations; car, selon la parole de l’Apôtre, il nous fera tirer avantage de la tentation même, de sorte que nous puissions la surmonter. ?Humilions donc nos âmes sous la main de Dieu, dans toutes nos tentations, dans toutes nos peines, parce qu’il sauvera et relèvera les humbles d’esprit.

Dans les tentations et les traverses, on reconnaît combien l’homme a fait de progrès. Le mérite est plus grand, et la vertu paraît davantage.? Il est peu difficile d’être pieux et fervent lorsque l’on n’éprouve rien de pénible; mais celui qui se soutient avec patience au temps de l’adversité donne l’espoir d’un grand avancement.? Quelques-uns surmontent les grandes tentations et succombent tous les jours aux petites, afin qu’humiliés d’être si faibles dans les moindres occasions, ils ne présument jamais d’eux-mêmes dans les grandes.

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseAnnée du Christ-Roi

Quas Primas : On demande un Roi

Enquête Quas Primas | Dans le cadre de son enquête sur le Christ-Roi, cent ans après l’encyclique Quas Primas du pape Pie XI, L’Homme Nouveau remercie la Très révérende Mère abbesse de Notre-Dame de l’Annonciation du Barroux de nous avoir confié cette belle méditation, donnée aux moniales pendant le dernier Avent et consacrée à l’attente du vrai Roi.

+

christ roi
À la uneÉgliseLiturgie

Une foi plus forte en la Présence réelle ?

Le 24 septembre dernier, Natalie Lindemann, professeur de psychologie à la William Paterson University, a publié une étude portant sur l’incidence directe des pratiques liturgiques (communion sur la langue, rite tridentin, etc.) sur l’intégrité de la foi (foi en la présence réelle), dans la Catholic Social Science Review.

+

présence réelle foi
À la uneÉgliseÉglise de France

Marthe Robin (2/3) : Le regard d’un historien

DOSSIER n° 1841 « Marthe Robin : La vérité nous rendra libres » | Sous le titre « Marthe Robin en question », l’historien Yves Chiron a publié dans sa lettre Aletheia un substantiel article consacré à la mystique de Châteauneuf-de-Galaure à la suite d’une longue enquête publiée à ce sujet, pendant l’été, dans Le Monde, et à la Tribune libre publiée, sur le même thème, par le père Louis-Marie de Blignières. Son article apportant des précisions utiles à la compréhension du sujet, nous avons décidé de le reproduire.

+

Yves Chiron e1761231758491 Marthe robin