Cinq cardinaux ont adressé des dubia au Pape en juillet dernier. Ils ont été rendu publics récemment. De quoi s’agit-il ? Les éclaircissements d’un prêtre diocésain.
Dubium (dubia au pluriel) est un mot latin qui signifie « doute ». Les dubia sont une façon de communiquer avec la curie romaine ou le Pape en vue d’avoir des éclaircissements au sujet de la foi, la morale, la liturgie, le droit canon… Cette pratique est habituelle et souvent les dubia sont peu connues. Toutefois, certaines ont un retentissement mondial, car elles concernent des questions qui intéressent toute l’Église, par exemple les réponses, au début du XXe siècle, de la Commission biblique aux dubia sur la vérité historique des Évangiles. Récemment, plusieurs dubia ont eu ce même retentissement : celles des quatre cardinaux sur Amoris Laetitia en 2016 (restées hélas sans réponse), celle de 2021 sur la bénédiction des « couples » homosexuels – à laquelle le cardinal Ladaria Ferrer (préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi) a répondu que l’Église ne pourra jamais y procéder – et celles des cinq cardinaux du 10 juillet 2023, adressées au pape François. Si ces dubia ont été signées par un nombre limité de personnes, ces signataires représentent toutefois un nombre plus important. Ainsi, derrière les quatre cardinaux de 2016, il y avait une trentaine de cardinaux, et pour les cinq cardinaux de 2023, un nombre important d’évêques et de cardinaux.
Suivre la mode du moment ?
Ces dubia de 2023 concernent le fait que des évêques affirment qu’il faut réinterpréter la Révélation divine en fonction des modes du moment, la possibilité de bénir des « unions » homosexuelles, que la synodalité deviendrait le gouvernement suprême de l’Église, proposent l’ordination sacerdotale de femmes et l’absolution de personnes qui refusent de regretter leurs péchés. Bien sûr, à ces dubia tout catholique répond non. Mais elles sont posées car, chez plusieurs évêques en Europe de l’Ouest, ou dans certains propos du Pape, les choses peuvent sembler confuses sur tel ou tel sujet. La conséquence étant une désorientation des catholiques et un affaiblissement de la mission, en donnant l’impression que la foi est le fruit de l’invention humaine puisqu’elle peut changer selon les époques.
Une réponse qui n’en est pas une
Le pape François a répondu le 11 juillet et les cardinaux ont pris connaissance le 13 juillet…