Parlement européen : la GPA considérée comme une traite d’êtres humains ?

Publié le 19 Oct 2023
gpa Bellamy Union européenne amendement

Des militants de La Manif Pour Tous devant le Conseil d'Etat le 12 décembre 2014 à Paris. © Photo Francois Guillot. AFP

 Jeudi 5 octobre 2023, un amendement plaçant la gestation pour autrui (GPA) au rang des pratiques de traite d’êtres humains a été voté au Parlement européen.

 

François-Xavier Bellamy, député européen Les Républicains et dépositaire de ce texte annonçait la nouvelle sur X, ce même jour : « Il était pour moi fondamental d’harmoniser le droit dans nos pays. À ma grande joie, les deux commissions qui se sont réunies ont voté en faveur de cet amendement. La GPA est donc incluse par le Parlement européen comme cas de traite d’être humain dans un texte réglementaire qui a valeur législative ». 

Capture decran 2023 10 18 a 14.40.45 gpa

5 octobre 2023

Dans certains pays de l’Union européenne, tels que les Pays-Bas, la GPA est autorisée. En France, elle est encore interdite, même si certains ministres commencent à s’y montrer favorables. Mais la plupart des pays européens n’ont pas de législation sur le sujet. « Dans certains cas, le silence de la loi fait que la pratique peut être d’une certaine façon acceptée sans pour autant avoir été légalisée », affirme François-Xavier Bellamy.

Selon lui, « la gestation pour autrui fait de la vie d’un enfant l’objet d’un contrat marchand, d’un échange d’un commercial, en ce sens, il me semble que la gestation pour autrui fait partie de la traite d’êtres humains ». Reconnue comme telle, la GPA ne pourrait alors plus être autorisée dans tout le territoire de l’Union européenne.  

Ainsi, dans un communiqué de presse sur le site du Parlement européen, les commissions LIBE (commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures) et FEMM (commission des droits des femmes et de l’égalité des genres), chargées de la révision d’une directive sur les cas de traite d’êtres humains, ont annoncé ce jeudi 5 octobre que « les députés souhaitent inclure dans le champ d’application de la loi la gestation pour autrui à des fins d’exploitation reproductive et l’exploitation d’enfants dans des institutions résidentielles ». 

Dans ce même communiqué, ces deux commissions affirmaient ainsi que « Le projet de position du Parlement sur la révision de la réglementation a été adopté jeudi par 69 voix pour, aucune contre, et 22 abstentions ». Dans ce projet est inclus l’amendement déposé par François-Xavier Bellamy, voté par les commissions par 58 voix pour, 28 voix contre et 5 absentions, selon les informations du cabinet du député Les Républicains.  

Cependant, avant de pouvoir être appliqué, ce texte doit de nouveau être validé durant des négociations interinstitutionnelles, les trilogues, réunissant les rapporteurs du texte, les représentants des gouvernements et les représentants des commissions chargées de la réforme de ce texte. C’est au cours de ce rendez-vous que la forme finale de cette directive sera validée pour être promulguée dans tous les états.

François-Xavier Bellamy, dans sa vidéo du 5 octobre, affirme : «  je sais pouvoir compter sur les rapporteurs de ce texte qui ont soutenu ma position. Je compte sur la présidence du conseil, assumée par l’Espagne, résolument engagée contre la GPA. J’espère que ce gouvernement soutiendra cette ligne ». Une fois le texte validé, et si la GPA est maintenue comme cas de traites des êtres humains, les états membres de l’Union européenne devront ainsi modifier leur législation, et interdire cette pratique, selon les directives annoncées par le Parlement européen. 

 

>> à lire également : André de Muralt : hommage au philosophe suisse 

Aymeric Rabany

Ce contenu pourrait vous intéresser

SociétéÉducation

L’école catholique sous contrat pourra-t-elle rester catholique ?

L’Essentiel de Thibaud Collin | L'entrée en vigueur de l'EVARS place les établissements catholiques sous contrat devant une contradiction majeure : enseigner une anthropologie contraire à la foi ou assumer un affrontement avec l'État. Ce programme, obligatoire dès la maternelle, interroge la possibilité, même pour une école catholique, de rester fidèle à son identité et à sa mission.

+

école catholique evars
SociétéÉducation

Inspections : l’Enseignement catholique dénonce des abus

Après avoir réclamé près d’un milliard d’euros de financements manquants, l’Enseignement catholique affronte une nouvelle épreuve : les 900 contrôles menés par l’Éducation nationale depuis l’affaire Bétharram. Devant les députés, Guillaume Prévost a dénoncé des pratiques « inacceptables » et demandé une mission parlementaire.

+

enseignement catholique Prévost inspection
SociétéÉducation

Non à la sexualité infantile !

Directives européennes et idéologie sexualiste au niveau mondial s'appuient sur de fausses données pour faire adopter leurs décisions, au détriment du développement serein de l'enfant. C'est ce que dénoncent, dans un livre dur mais réaliste, un médecin et un docteur en psychopathologie.

+

sexualité enfant
SociétéNoël

Noël face au consumérisme

L’Essentiel de Joël Hautebert | À l’approche de Noël, la fête chrétienne se voit éclipsée par un calendrier façonné par la consommation. Marchés, promotions et « magie » commerciale remplacent peu à peu le sens spirituel, révélant une société où tout devient éphémère jusque dans nos liens et nos repères. 

+

noël consumérisme
Société

Le Christ-Roi : Une « approche constructive »

Pour célébrer le centième anniversaire de l’encyclique, l’abbé Jean-Pierre Gac, fondateur de la Fraternité Saint-Thomas-Becket, publie une belle brochure où il expose « une approche constructive » de la doctrine du Christ-Roi.

+

christ roi christ-roi