Ce jeudi 30 octobre, le Pape François a reçu une délégation des Evêques vieux-catholiques de l’Union d’Utrecht dans le cadre du dialogue œcuménique. Il a délivré un important discours, réaffirmant à la fois la volonté du dialogue œcuménique et le constat de nouvelles divisions dues à des changements intervenus dans ces communautés chrétiennes.
Tristesse devant de nouveaux désaccords
Si nous nous réjouissons d’avancer vers une communion de foi et de vie plus solide, nous nous attristons de nouveaux désaccords. Les problèmes ecclésiologiques et théologiques qui nous séparent sont maintenant plus difficiles à surmonter du fait de notre divergence sur le ministère sacerdotal et le discernement éthique. Nous devons cependant persévérer dans le dialogue, avancer, travailler et prier ensemble dans un plus vif esprit de conversion à la volonté du Christ à propos de son Eglise. Notre séparation est marquée de graves péchés et petitesses humaines réciproques. Dans un esprit de pardon et de repentance, il nous faut renforcer notre désir de réconciliation. Pour ce, nous devons commencer par une conversion intérieur notre voyage spirituel de rencontre et d’amitié pour passer à la fraternité, et de la fraternité à la communion. Les changements sont inévitables au long du chemin. C’est pourquoi nous devons tous être prêts à écouter l’autre et à suivre les suggestions de l’Esprit qui nous guide vers la vérité complète.
Répondre ensemble à la crise spirituelle
Dans une Europe confuse quant à son identité et à sa vocation, les espaces de collaboration entre catholiques et vieux-catholiques ne manquent pas. Ils peuvent ensemble tenter de répondre à la profonde crise spirituelle qui frappe les personnes comme une société assoiffée de Dieu et désireuse de comprendre le sens de la vie. Il y a donc un urgent besoin de témoigner de la vérité évangélique de manière crédible. Nous pouvons nous encourager mutuellement, au niveau des paroisses et des communautés locales. L’œcuménisme signifie conversion du cœur, sainteté de vie et prière, privée comme publique, en faveur de l’unité des chrétiens. En priant ainsi les uns pour les autres, nos différences seront acceptées et dépassées dans la fidélité au Seigneur et à l’Evangile.
Que sont les vieux-catholiques ?
Les communautés chrétiennes dites « Vielles-catholiques » sont nées aux lendemains du Concile Vatican I et du refus de la proclamation du dogme de l’infaillibilité pontificale, refus qui se greffa sur les antécédents de l’Église d’Utrecht qui avait rompu avec Rome dès 1723. En 1889 naissait l’Union d’Utrecht qui regroupe plusieurs Églises et qui a tissé des liens notamment avec la Communion anglicane et le patriarcat œcuménique de Constantinople (orthodoxe). Si elles partagent le même nombre de sacrements que l’Église catholique et se reconnaît dans la doctrine catholique indivise, les Églises vielles-catholiques ont souvent évolué (le pape y fait allusion dans son discours) sur plusieurs aspects fondamentaux : célibat des prêtres, ordination des femmes, morale conjugale, remariage après un divorce civile, etc.