Quand le rock supplante Bach

Publié le 10 Juin 2016
Quand le rock supplante Bach L'Homme Nouveau

Depuis des temps immémoriaux, l’Église catholique a su élever les âmes. Le message a toujours in­spiré aux hommes de bonne volonté d’exprimer la vérité de différen­tes manières afin de répondre à l’amour de Dieu. Au cours des premiers siècles, le chant plaintif de la synagogue se transforma peu à peu en chant dit grégorien contenant une plénitude nouvelle dans la liturgie, celle de la présence du Fils de Dieu parmi nous. Cela jusqu’à aujourd’hui, ou presque.

Avec les temps modernes, le relativisme s’est insinué à l’intérieur des âmes. La Vérité est devenue la vérité de chacun et les critères pour les chants d’église se sont établis selon le dicton devenu principe « à chacun ses goûts ». Le jugement moral et populaire qui décrète habituellement le sens commun sur ce qui est « de bon goût » ou « de mauvais goût » n’a plus cours en matière de chants en France. Car dans d’autres pays comme l’Allemagne, par exemple, à défaut de compositeurs contemporains capables d’écrire de la musique satisfaisante pour l’église, on a recours aux maîtres d’antan et une mélodie de Bach, de Haydn ou de Mozart est souvent au menu des fidèles. Chez nous, exception faite pour les habitants de Paris qui peuvent choisir leur temps de messe et de prière à une station de métro près, nous, pauvres provinciaux que je représente, connaissons plus d’une fois sur deux le mélange incongru de chants « dignes » avec les chansonnettes syncopées ou de rock qualifié de « soft », le tout animé par des équipes liturgiques de laïcs parfois tyranniques, avec force guitare électrique, batterie et tam-tam. Devant un feu de camp, dans un moment de détente, on n’en serait nullement offusqué, mais devant le Saint Sacrifice de la messe cela devient offensant. « Cela attire les jeunes à l’église », clament certains. Mais on ne nous dit pas combien de jeunes (et de moins jeunes) cela refoule. Dans une grande ville de France, quelques paroissiens se sont vu mettre à la porte de leur église, car un certain groupe rock, dans une atmosphère de boîte de nuit, a officiellement pris le pouvoir au détriment des habitants du quartier et tous n’avaient pas forcément la possibilité de migrer vers des lieux plus tranquilles.

Est-ce pour l’élévation des âmes que l’on a adopté ces méthodes d’évangélisation qui s’inspirent davantage de la pub que des Pères de l’Église ? La beauté à la messe peut attirer encore plus de monde, jeunes ou plus âgés, car par définition, Dieu est beau et ce n’est pas une affaire de goût. Si les jeunes privilégient les modes qui règnent sur la société actuelle, il n’est pas rare de voir revenir aussi des choses anciennes. Faute de grandes nouveautés pour nos cérémonies liturgiques, rendez-nous, Seigneur, du Bach, du Fauré et du Berlioz !

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneCulturePatrimoine

« Raconte-moi la France », un voyage épique à travers les siècles 

Focus | Le nouveau spectacle itinérant de Bruno Seillier, Raconte-moi la France, débutera en octobre 2024 à Clermont-Ferrand, avant de poursuivre sa tournée dans toute la France pendant plusieurs années. Un million de spectateurs sont espérés en cinq ans, avec 200 dates d’une tournée programmée dans 17 villes différentes. Raconte-moi la France se déploiera sur plus d’une heure quarante-cinq et mettra en scène plus de 90 comédiens, cavaliers, danseurs et cascadeurs sur le plateau artistique.

+

Raconte-moi la France
ChroniquesCulture

L’exposition : Revoir Van Eyck, La Vierge du Chancelier Rolin

La Vierge du Chancelier Rolin de Van Eyck, seul tableau du peintre à être conservé au Louvre, sort tout juste de restauration. Le musée lui consacre jusqu'en juin une exposition exceptionnelle, entouré de six autres œuvres de Van Eyck jamais présentées en France, et pour certaines prêtées pour la première fois. 

+

Revoir Van Eyck, La Vierge du Chancelier Rolin
CultureLectures

Un dernier livre sur Hans et Sophie Scholl, aux racines de leur héroïsme

Recension | Dans un ouvrage paru récemment, Henri Peter expose l’évolution de la réflexion intellectuelle et spirituelle de protagonistes de la Rose blanche, Hans et Sophie Scholl. Dans Sa vie pour la mienne, Julie Grand témoigne six ans après l'attentat islamiste de Trèbes, où le Colonel Arnaud Beltrame a trouvé la mort. La Rédaction de L'Homme Nouveau vous propose une page culture, avec un choix de quelques livres religieux, essais ou CD. Des idées de lecture à retrouver dans le n°1806.

+

livre lecture
CultureLectures

Un deuxième et dernier tome au « Royaume perdu d’Erin »

Recension jeunesse | La rédaction de L’Homme Nouveau vous propose une page recension de lectures jeunesse pour ces vacances de printemps, avec un choix éclairé de quelques histoires à lire ou faire lire, et autres activités. La saga du Royaume perdu d’Erin d'Anne-Élisabeth d’Orange s'achève sur un deuxième tome intitulé L’Imposteur. À retrouver dans le n°1806.

+

lecture famille tome
CultureLectures

Augusto Del Noce, un penseur pour notre temps

Culture | "Analyse de la déraison", qui vient de paraître en français, permettra-t-il enfin à Augusto Del Noce (1910-1989) d’être reconnu chez nous, comme il l’est en Italie ? Que le lecteur potentiel ne soit pas rebuté par la longueur de cet ouvrage. Il en sera récompensé en découvrant un des penseurs les plus originaux de ce temps.

+

del noce
Culture

L’exposition : Des samouraïs aux mangas. L’épopée chrétienne au Japon

Les Missions étrangères de Paris proposent jusqu'en juillet une rétrospective de l'évangélisation du Japon depuis le XVIe siècle jusqu'à aujourd'hui. L’histoire de cette « épopée » est présentée de façon chronologique. Soulignant les aspects contrastés de cette évangélisation, le parcours montre dans ces premiers siècles des périodes d’« expansion rapide aux effets bénéfiques » auxquelles succèdent de terribles répressions.

+

japon