La Pause liturgique : Gloria 5, Messe Magnæ Deus potentiæ (Mémoires des Saints)

Publié le 23 Mar 2024
gloria grégorien sanctus agnus

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Gloria 5 Partition gloria

Commentaire musical

Ce Glória est daté du XIIème siècle, et il est utilisé pour les fêtes des Saints. Il emprunte sa mélodie au 8e mode, et ses cadences principales se posent toutes sur le Sol. Pourtant, ce Glória sait s’envoler et il ne s’agit certainement pas d’un 8e mode solennel, fort, appuyé. Au contraire, ses formules sont souples, aériennes, légères. Il est assez long, mais son schéma mélodique est plutôt répétitif, sans que cela engendre aucunement de la monotonie. Surtout, il navigue allègrement, entre la quinte supérieure Sol-Ré, et la quarte inférieure Sol-Ré, visitant avec autant de bonheur les aigus et les graves.

 

Premier thème

Deux thèmes mélodiques le constituent essentiellement : le premier des deux, que l’on rencontre dès le début, après l’intonation, sur les mots et in terra pax homínibus, part du Sol, monte assez vite pour aller culminer sur le Ré d’où il redescend jusqu’au Sol en un long vol plané qui touche tous les degrés intermédiaires (homínibus).

Ce thème, avec quelques légères variantes, se retrouve tout au long de la pièce : sur les deux formules jointes de adorámus te et de glorificámus te ; sur les mots propter magnam glóriam tuam ; sur les mots Deus Pater omnípotens ; sur les mots Dómine Deus, Agnus Dei ; sur les deux miserére nobis ; sur les mots suscípe deprecatiónem nostram ; sur les mots tu solus altíssimus, et enfin sur les derniers mots : in glória Dei Patris. Ce premier thème est tout joyeux, tout en élan, puis, dans la redescente, tout en legato et en douceur paisible.

 

Second thème

Recoupant ce premier thème, un second, plus discret mélodiquement mais non moins présent, alterne avec le précédent. Il part du Do aigu pour aller rejoindre le Ré grave, dans une atmosphère de 1er mode, très paisible. Puis il remonte jusqu’au La, avant de se poser sur une cadence en Sol. On le trouve dès l’intonation, mais amputé de sa première partie, le mot Glória ayant sa mélodie propre, descendante, par degrés conjoints, du Sol au Ré. Puis, la suite de l’intonation, in excélsis Deo fait entendre ce second thème dans sa partie remontante.

On le retrouve ensuite sur les formules conjointes de Laudámus te et de benedícimus te ; sur les mots grátias ágimus tibi ; sur les mots Dómine Deus, rex cæléstis ; sur les mots Dómine Fili unigénite Jesu Christe ; sur les formules conjointes de Fílius Patris et de qui tollis peccáta mundi ; sur le second qui tollis peccáta mundi ; sur les mots qui sedes ad déxteram Patris ; sur les mots quóniam tu solus sanctus, avec une reprise mélodique sur les mots tu solus Dóminus ; et sur les deux formules conjointes de Jesu Christe et de cum Sancto Spíritu.

Ce second thème est calme, très lié, en particulier dans la descente, mais il prépare aussi la venue du thème précédent, et il est donc aussi, dans sa seconde partie, remontante, un peu plus intensif et en léger crescendo.

Avec ces deux thèmes, on a toute la composition de ce Glória, finalement très simple, très unifié mélodiquement du début jusqu’à la fin. Ces deux thèmes s’entrecroisent avec assurance, de façon imperturbable, et lient parfaitement le texte de l’hymne.

Le tempo doit être léger, le mouvement très vivant, avec cette perpétuelle alternance entre les élans et les retombées, les premiers accompagnés d’un crescendo joyeux, les secondes toutes en détente, en sérénité. Les cadences, qu’elles soient en Sol ou en Ré, donc en 8e ou en 1er mode, sont toutes fermes, avec leurs nuances respectives, de force ou de paix.

 

Pour écouter (Schola Bellarmina) :

 

 

>> à lire également : « Je veux voir Dieu ! » (3) : Faut-il encore parler de l’Enfer ? 

Un moine de Triors

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