La synodalité dans la tourmente

Publié le 23 Avr 2024
synod

Le Cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêques. © Diocese of Gozo, CC BY-SA 4.0

Le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêques depuis 2019, se confiait le mois dernier sur le synode et les intentions du Pape pour ce dernier. Il s’est notamment exprimé sur les couples homosexuels et le diaconat féminin, rappelant l’attachement du pape François à la théologie du peuple.

  Le secrétaire général du Synode sur la Synodalité, le cardinal Mario Grech, répondait le 21 mars dernier aux questions du quotidien suisse Corriere del Ticino confirmant les intentions pontificales quant à l’issue de la session automnale. Lorsque le journaliste aborde la question du célibat des prêtres ou bien la bénédiction des couples homosexuels, le secrétaire général du Synode évoque un changement de culture nécessaire pour apporter des réponses : « Nous avons besoin avant tout de nous reconnaître comme une communauté qui marche ensemble. Une fois que l’Église parviendra à mûrir dans cette nouvelle culture synodale, je suis convaincu que nous pourrons répondre aux questions existentielles. » Le lundi 8 avril, Mgr Fernández, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, présentant en salle de presse la déclaration Dignitas infinita (1), reconnaît de son côté que la qualification des actes homosexuels comme « intrinsèquement désordonnés », alimentant selon certains la violence contre les personnes homosexuelles, serait en effet « une expression forte (…) Elle nécessite beaucoup d’explications, peut-être devrions-nous trouver une expression plus claire ». Concernant le diaconat féminin, Mgr Grech laisse la porte ouverte : « le diaconat féminin et un espace différent pour les femmes dans l’Église constituent un approfondissement naturel de la volonté du Seigneur, ils expriment et démontrent le dynamisme inhérent à l’histoire de l’Église ».  

La théologie du peuple

Mgr Mario Grech rappelle l’attachement du Saint-Père à la « théologie du peuple » issue de la théologie de la libération, déjà présente dans les documents préparatoires de la session plénière d’octobre dernier. Cette théologie repose exclusivement sur Vatican II, ignore la Tradition de l’Église, et met l’accent sur le ministère baptismal. Elle s’appuie sur l’idée que tout baptisé exerce un ministère dans l’Église pour renverser la hiérarchie, qui doit désormais être instruite par le peuple de Dieu. Le cardinal affirme ainsi que « ce serait une erreur si le Synode n’impliquait que les élites, théologiens ou évêques ». Ce peuple de Dieu, tel qu’il est défini par cette théologie, présenterait une certaine infaillibilité mais n’est en réalité qu’un détournement du sensu fidei traditionnel d’ailleurs largement exprimé…

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Maitena Urbistondoy

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