Le 1er novembre 1950, le pape Pie XII a proclamé le dogme de l’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie, usant de son pouvoir infaillible. Grand dévot lui-même de la Mère de Dieu, il répondait ainsi aux vœux qui s’étaient manifestés depuis des années à ce sujet. Entre 1854 et 1945, huit millions de fidèles avaient en effet écrit à Rome en formulant ce souhait. 1 332 évêques et 83 000 prêtres, religieux et religieuses avaient fait la même demande. En 1946, Pie XII pria, par sa lettre encyclique Deiparae Virginis, les évêques du monde entier de se prononcer à ce sujet. À 90%, ils répondirent de manière positive. La proclamation se déroula pendant l’Année Sainte 1950.
La formule
L’Église universelle a, tout au long des siècles, manifesté sa foi dans l’assomption corporelle de la bienheureuse vierge Marie et les évêques du monde entier ont demandé, dans un accord presque unanime, que soit définie comme dogme de la foi divine et catholique cette vérité basée sur les saintes Écritures, profondément enracinée dans le cœur des fidèles et en parfaite harmonie avec les autres vérités révélées. Aussi, le Souverain Pontife Pie XII, accédant aux vœux de l’Église entière, a décidé de proclamer solennellement ce privilège de la bienheureuse vierge Marie. C’est pourquoi le 1er novembre de l’année du grand jubilé 1950, à Rome, sur la place Saint-Pierre, entouré d’une assemblée nombreuse de cardinaux de la sainte Église romaine, et d’évêques venus même de régions lointaines, en présence d’une multitude immense de fidèles, aux applaudissements du monde catholique tout entier, il proclama de sa parole infaillible l’assomption corporelle de la bienheureuse vierge Marie au ciel en ces termes :
« Après avoir maintes fois adressé à Dieu nos prières suppliantes, après avoir invoqué la lumière de l’Esprit de vérité, pour la gloire du Dieu tout puissant qui a daigné accorder à la vierge Marie les largesses de sa particulière bienveillance, pour l’honneur de son Fils, roi immortel des siècles et vainqueur du péché et de la mort, pour augmenter la gloire de son auguste Mère et pour la joie et l’allégresse de toute l’Église, par l’autorité de notre Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul et par la Nôtre, Nous le proclamons, déclarons et définissons : l’assomption en corps et en âme dans la gloire céleste de l’immaculée Mère de Dieu, toujours vierge, Marie, à la fin du cours de sa vie terrestre, est un dogme divinement révélé ».