Le Grand Sacre d’Angers fête les 10 ans de son renouveau !

Publié le 07 Juin 2024
adoration saint sacrement mission grand sacre

Francisco de Zurbaran

Ce dimanche 9 juin, Angers fêtera le Grand Sacre du Saint Sacrement. Cela fait dix ans que cette grandiose procession de la Fête Dieu, datant du XIe siècle, a été restaurée par la Fraternité Saint Pie X.

 

Avec une tradition remontant à près de huit siècles, instaurée pour contrer l’hérésie de Béranger de Tours qui niait la présence réelle de Dieu, le Grand Sacre rassemblait chaque année des dizaines de milliers de croyants. Des fidèles, des clercs et des personnalités politiques défilaient en procession dans les rues d’Angers pour vénérer le Très Saint Sacrement. Cette ancienne tradition avait été abandonnée après le concile Vatican II, mais en 2013, la Fraternité Saint Pie X l’a relancée.

Ce dimanche 9 juin, les rues d’Angers vibreront au son de la fanfare, et les pavés de la vieille ville seront parsemés de pétales. Le Grand Sacre d’Angers, instauré dès le XIe siècle à Liège par le pape Calixte II, fait référence à la Fête-Dieu d’Angers, une solennité majeure de l’Église catholique. Au fil des ans, cette célébration est devenue le « Grand Sacre », réunissant jusqu’en 1967 les autorités civiles, militaires et religieuses de la ville dans un cortège grandiose.

Cette cérémonie, connue sous le nom de Festum consecrationis, était presque une fête nationale, tant sa renommée était grande en France et même en Europe, reconnue pour sa pompe et sa solennité. Dès 1803, au sortir de la Révolution, cette fête a été reprise.

Tout au long des XIXe et XXe siècles, elle a gagné en ampleur, attirant de plus en plus de participants, avec des reposoirs toujours plus somptueux et des rues richement décorées. La procession permettait aux différents corps de métiers de montrer leur savoir-faire, aux ordres religieux, aux institutions et aux régiments de s’engager dans un acte politique habile en faveur de la cité, et à toute la ville de défiler en habits somptueux.

La procession suivait un ordre établi par le maire de la ville en 1513, qui a perduré jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Au XIXe siècle, elle prit un caractère moins festif et plus religieux, accentué par la suppression des corporations, attirant encore 15 000 participants après la guerre.

Oubliée après les troubles de 1968, la tradition du Grand Sacre, forte de plus de neuf siècles d’existence, a été restaurée en 2013 par la Fraternité Saint-Pie X. Ce cortège comprend des clercs et des laïcs, des trompettes et des cors, des enfants de chœur en soutanelle, un célébrant en chape d’apparat sous un dais de velours et de broderies, des petits pages jetant des pétales, des jeunes filles en costume traditionnel, ainsi que des décors au sol en sable coloré.

Suivant les milliers de pèlerins et de touristes en quête des racines de l’Europe, les curieux pourront peut-être, sur quelques mètres, accompagner la foule recueillie escortant le Saint Sacrement en réparation des hérésies passées et des outrages actuels. Angers deviendra alors, pour un instant, le théâtre de la rencontre entre le spectateur et le mystère religieux.

Ce dimanche encore, les catholiques angevins célébreront la Fête-Dieu avec éclat !

grand sacre

>> à lire également : Le temps du Sacré Cœur

 

Solène Grange

Infolettre

Je désire recevoir la lettre d'information de L'Homme Nouveau

Inscription réussie

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉglise

L’Église et l’esclavage (1/4)

DOSSIER « Le christianisme face à l'esclavage » | L’Histoire tend à prouver que plutôt que ceux que l’on nomme les abolitionnistes, ce sont les changements théologiques et moraux graduellement obtenus par l’Église qui amenèrent la disparition de l’esclavage dans les sociétés occidentales chrétiennes. L’ouvrage de Jean-Pierre Montembault, Les Chrétiens et l’esclavage, retrace ce renversement moral initié par le Christ. Entretien.

+

esclavage église
À la uneÉgliseCarêmeLiturgie

Le temps de la Passion

L'esprit de la liturgie | Les derniers jours avant la célébration de la Passion sont empreints d'austérité et d'appel à la pénitence. Une invitation de la liturgie à suivre le Christ dans son don de lui-même.

+

carême passion
À la uneÉglise

Quelle évangélisation pour le monde ?

Carte blanche de Judith Cabaud | Comment reprendre la mission des origines et l'évangélisation du monde ? La seule réponse au problème qui me vient à l’esprit est de continuer ce que Jésus nous laisse entrevoir : une amplification de l’éducation chrétienne de la raison pour discerner le Bien du Mal. Les deux aspects qui s’imposent pour développer la raison sont la science, qui nous décrit l’ordre du monde, et l’art, par sa beauté, qui purifient nos âmes devant la face de Dieu.

+

évangélisation
ÉgliseAnnée du Christ-Roi

Royauté du Christ et mission

L'Essentiel de Thibaud Collin | En toutes circonstances, le Christ est roi de l’univers, ainsi que nous le rappelait Pie XI, il y a un siècle. Mais dans notre pays redevenu terrain pour la mission, c’est aux baptisés de le faire connaître et de le faire aimer, afin qu’il soit reconnu comme tel et que soit réalisé au mieux le Royaume.

+

christ-roi