L’homme est-il un animal comme les autres ?

Publié le 02 Juil 2024
animal
Certains partis revendiquent de porter la cause animale et gagnent en crédibilité auprès des électeurs. L’observation attentive de leurs revendications permet de ne pas prendre à la légère des idées qui prennent de l’importance et de comprendre leur pertinence ou leur fausseté. L’animal peut-il donc faire l’objet d’un projet politique ?

  2,01 % des suffrages exprimés aux élections européennes… soit plus de 512 000 personnes.  Cela représente deux fois plus d’électeurs que le mouvement appelé « Les Patriotes », porté par messieurs Philippot et Poisson. Mais aussi, ce score correspond à deux fois plus que le parti de monsieur Asselineau visant la sortie de la France de l’Union européenne. Enfin, pour finir de se donner une idée, il équivaut à presque la moitié des voix qui ont porté Marion Maréchal à un siège.  Qui est l’objet d’un tel support électoral ? Il s’agit du Parti animaliste. Le score de ce parti ne prête pas à la réjouissance. Dans certains milieux pourtant, on peut observer des rires à propos des opinions politiques ou bien des philosophies qui semblent trop exotiques jusqu’au jour où elles prennent « chair » [1]. Lorsque l’on décortique le programme du Parti animaliste, il apparaît petit à petit un problème. Celui-ci ne se situe pas réellement dans les propositions de réformes législatives qui, dans l’ensemble, prennent leur source dans un écologisme concret qui n’est pas sans intérêt lorsqu’il n’est pas extrême. Ce qui est problématique, c’est de faire de l’animal la finalité d’une action politique.  L’argumentation de ce parti est simple : la politique consiste à rendre bons les rapports des uns avec les autres. Or les animaux rentrent dans la catégorie « autre ». Les animalistes concluent : les animaux doivent donc être inclus dans le projet politique français, au même titre que les citoyens.    

Qui est cet autre ?

L’erreur logique de cette argumentation repose sur l’analogie du mot « autre ». Dire qu’il existe un « autre » que « moi » c’est dire que cet autre n’est pas moi. Il s’agit là d’une négation. En logique, on peut nier quelque chose de plusieurs manières.  Premièrement, l’animal peut être considéré comme étant un « autre » absolument. Par exemple, le « non-blanc » s’oppose radicalement au blanc. Ce non-blanc peut être du « jaune », du « rouge » mais aussi une « armoire », une « roche » ou un « lézard ». De la même manière que le non-blanc s’oppose au blanc, les animaux feraient partie, selon cette manière…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

François-Marie Portes

Ce contenu pourrait vous intéresser

SociétéÉducation

Gabrielle Cluzel réhabilite la maternité face aux nouveaux diktats

Entretien | Dans Yes kids, Gabrielle Cluzel prend le contre-pied des discours dominants en défendant une maternité assumée, vécue, revendiquée. Mère de sept enfants, elle mêle témoignage personnel et critique sociale pour dénoncer l’effacement des mères dans l’espace public et la défiance croissante envers la natalité. À l’heure où avoir des enfants semble devenu suspect, elle redonne voix à celles qu’on préfère faire taire.

+

maternité yes kids
ÉgliseSociété

Padre au combat : au cœur de la mission, avec les soldats

Initiatives chrétiennes | Ancien aumônier militaire auprès des chasseurs alpins, des parachutistes et des légionnaires, le père Yannick Lallemand a accompagné les soldats jusqu’au cœur de l’épreuve, notamment lors du drame du Drakkar, à Beyrouth, en 1983. Retour sur une vie au service des âmes, à la croisée du courage militaire et de l’espérance chrétienne.

+

padre aumônier militaire
Société

Entretien vidéo : Les Habits neufs du terrorisme intellectuel

Entretien vidéo | Alors que viennent de paraître Les Habits neufs du terrorisme intellectuel, comment ne pas saisir cette occasion pour creuser un peu plus ce qu'est cette forme de terrorisme, ses racines, ses méthodes et les moyens d'y résister ? Pour ce faire, nous avons dialogué avec Jean Sévillia et avec Mathieu Bock-Côté, préfacier du livre.

+

bock-côté terrorisme intellectuel sévillia
SociétéPhilosophie

Peut-on penser l’universel à partir d’un fait divers ?

C'est logique ! de François-Marie Portes | Le meurtre tragique de Crépol a suscité une onde de choc nationale, des réactions politiques en cascade et des lectures contradictoires. Derrière l’émotion légitime, la raison s’interroge : peut-on déduire des décisions politiques valides à partir d’un fait singulier ? En revisitant le concept d’induction, quelques réflexions sur la manière dont un événement devient argument, et sur les limites de l’universel forgé à chaud.

+

Peut-on penser l’universel à partir d’un fait divers ? crépol