Certains partis revendiquent de porter la cause animale et gagnent en crédibilité auprès des électeurs. L’observation attentive de leurs revendications permet de ne pas prendre à la légère des idées qui prennent de l’importance et de comprendre leur pertinence ou leur fausseté. L’animal peut-il donc faire l’objet d’un projet politique ?
2,01 % des suffrages exprimés aux élections européennes… soit plus de 512 000 personnes. Cela représente deux fois plus d’électeurs que le mouvement appelé « Les Patriotes », porté par messieurs Philippot et Poisson. Mais aussi, ce score correspond à deux fois plus que le parti de monsieur Asselineau visant la sortie de la France de l’Union européenne. Enfin, pour finir de se donner une idée, il équivaut à presque la moitié des voix qui ont porté Marion Maréchal à un siège. Qui est l’objet d’un tel support électoral ? Il s’agit du Parti animaliste. Le score de ce parti ne prête pas à la réjouissance. Dans certains milieux pourtant, on peut observer des rires à propos des opinions politiques ou bien des philosophies qui semblent trop exotiques jusqu’au jour où elles prennent « chair » [1]. Lorsque l’on décortique le programme du Parti animaliste, il apparaît petit à petit un problème. Celui-ci ne se situe pas réellement dans les propositions de réformes législatives qui, dans l’ensemble, prennent leur source dans un écologisme concret qui n’est pas sans intérêt lorsqu’il n’est pas extrême. Ce qui est problématique, c’est de faire de l’animal la finalité d’une action politique. L’argumentation de ce parti est simple : la politique consiste à rendre bons les rapports des uns avec les autres. Or les animaux rentrent dans la catégorie « autre ». Les animalistes concluent : les animaux doivent donc être inclus dans le projet politique français, au même titre que les citoyens.
Qui est cet autre ?
L’erreur logique de cette argumentation repose sur l’analogie du mot « autre ». Dire qu’il existe un « autre » que « moi » c’est dire que cet autre n’est pas moi. Il s’agit là d’une négation. En logique, on peut nier quelque chose de plusieurs manières. Premièrement, l’animal peut être considéré comme étant un « autre » absolument. Par exemple, le « non-blanc » s’oppose radicalement au blanc. Ce non-blanc peut être du « jaune », du « rouge » mais aussi une « armoire », une « roche » ou un « lézard ». De la même manière que le non-blanc s’oppose au blanc, les animaux feraient partie, selon cette manière…