En 1965, à Paris, Auguste Mature s’écroule dans le bistrot qu’il a créé il y a plus de quarante ans, et qu’il dirige maintenant avec son fils aîné Antoine. Dès l’annonce de son décès, celui-ci termine le service du restaurant et appelle ses deux frères Ferdinand et Bernard. Très vite, ce dernier se montre méfiant, vis-à-vis d’Antoine, persuadé que son frère a caché l’argent de leur père.
Valeur artistique : Dans cette histoire qui est tout sauf policière, Georges Simenon décrivait le milieu des Auvergnats de Paris, qui travaillaient dans les anciennes Halles. Cette brillante adaptation, écrite par Jacques Santamaria, fait revivre cet ancien quartier de Paris, déménagé, peu après, à Rungis. Malgré l’aridité du sujet (on y parle essentiellement d’héritage), on est pris par ces démêlés entre frères, qui font la part belle aux épouses, les unes calmant le jeu, les autres soufflant sur les braises. L’interprétation, dominée par un Jean-Pierre Darroussin tout en retenue, est pour beaucoup dans la réussite d’une œuvre dense et passionnante.
Valeur morale : Cette plongée dans l’intimité d’une famille qui se déchire pour de l’argent a quelque chose de terrible, même si certaines scènes apportent un peu d’émotion à cette histoire qui met bien en valeur le respect de la parole donnée et la solidarité qui régnait au sein de cette communauté d’Auvergnats.
Téléfilm français (2015) [J] de Denis Malleval, d’après Georges Simenon, avec Jean-Pierre Darroussin (Antoine Mature), Antoine Duléry (Ferdinand Mature), Bruno Solo (Bernard Mature), Olivia Brunaux (Lucie Mature), Anne Baudoux (Véronique Mature), Julie Judd (Nicole Mature), Jérémy Charbonnel (Jean-Loup Mature) (1h31). Diffusion le mardi 15 décembre, sur France 3, à 20 h 55.