Alleluia de saint Michel

Publié le 29 Sep 2012
Alleluia de saint Michel L'Homme Nouveau

Le chant grégorien privilégie rarement les grands intervalles. L’alléluia présenté ci-dessus, et plus encore son verset, montrent que de belles exceptions peuvent se rencontrer à l’intérieur de son riche répertoire. Quatre intervalles de quarte sont repérables tout au long de cette mélodie (1, 2, 3, 4), dont les trois derniers, préludant chacun à une descente par degrés conjoints (*), s’organisent de façon équilibrée autour du sommet expressif de la vocalise. La modalité de cet alléluia est nuancée. Elle oscille entre le mode de ré et le mode de sol, plus pré­sent dans le verset et qui conclut effectivement la pièce. Cette richesse modale permet d’allier harmonieusement la paix, le calme, la confiance, la légèreté caractéristiques du mode de ré, à la fermeté, la puissance, la plénitude du mode de sol. Il en résulte une mélodie solidement charpentée, avec des appuis très marqués sur le sol, mais aussi sur le la (*) puis sur le si naturel (*), appuis qui dessinent, avec leurs élans consécutifs, une courbe générale nettement ascendante puis descendante. Cette ligne mélodique et intensive ne manque donc ni d’enthousiasme ni d’ampleur et de solennité, mais elle ne se départit ­jamais de la sérénité propre au mode de ré. Tout reste calme, et c’est dans cette paix que la prière de supplication du verset, assez poignante pourtant, peut monter, tranquille et ardente : « Saint Michel archange, défendez-nous dans le combat, afin que nous ne périssions pas lors du jugement redoutable. »

Pour écouter cet Alleluia.

Ce billet est extrait du dernier numéro de L’Homme Nouveau que vous pouvez commander à nos bureaux (10 rue Rosenwald, 75015 Paris. Tél. : 01 53 68 99 77, au prix de 4 euros), ou télécharger directement sur ce site en cliquant sur le lien ci-dessous.

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