Au quotidien n° 123 : sommes-nous en 1792 ?

Publié le 07 Jan 2021
Au quotidien n° 123 : sommes-nous en 1792 ? L'Homme Nouveau

La question est posée dans Le Point (7 janvier 2021) par Sébastien Le Fol, à partir d’une réflexion de Bruno Le Maire, ministre de l’économie de l’actuel gouvernement français qui affirme « Tout est gelé… pour le moment. Qui peut dire ce que l’on trouvera sous la glace ? »

Puisque, dans ce pays d’Histoire, nous affectionnons les analogies, il en est une que l’on ne peut tout à fait exclure : et si 2021 était 1792 ? On lira le récit par l’historien Charles-Éloi Vial de ces mois fatidiques, qui s’achevèrent par le procès de Louis XVI, dans Révolutions françaises (Perrin-Le Point), l’ouvrage dirigé par Patrice Gueniffey et François-Guillaume Lorrain. La monarchie croit alors avoir sauvé sa peau. Et pourtant, comme l’affirmera François Furet : « Dans cette rencontre entre le génie soupçonneux de la Révolution et les cachotteries de la politique royale, il y a une connivence tragique qui porte à la guerre comme à l’épreuve de vérité. » La France de 1792 allait aussi mal que celle de 1789. La Révolution n’avait en rien résolu les problèmes économiques et l’endettement endémique. 

Aujourd’hui, un écart vertigineux s’est créé entre ceux nés du bon côté du pont et les autres. En 1792, la voix de Robespierre s’était fait entendre, tonnant contre « l’avidité des bourgeois », réclamant des têtes. Il n’est pas impossible qu’une gauche robespierriste, tenant un discours radical sur la dette, le travail et la mondialisation, bouscule l’avenir.

Ce contenu pourrait vous intéresser

Société

La République du Panthéon

L’Essentiel de Joël Hautebert | En accueillant Robert Badinter, la République a poursuivi sa liturgie laïque au temple de ses héros. De l’église Sainte-Geneviève au sanctuaire des « grands hommes », le Panthéon incarne la substitution progressive du culte de Dieu par celui de la République.

+

robert Badinter panthéon
SociétéArt et Patrimoine

Transmettre le patrimoine vivant, un défi pour la France

Entretien | Malgré les difficultés et la disparition d’un tiers des événements en cinq ans, les Français restent profondément attachés à leurs traditions festives. Thomas Meslin, cofondateur de l’association « Les Plus Belles Fêtes de France », défend ce patrimoine culturel immatériel et veut lui redonner visibilité et dynamisme grâce à un label national et un soutien accru aux bénévoles. Entretien.

+

patrimoine
Société

Nos raisons d’espérer

L’Essentiel de Joël Hautebert | Malgré l’effondrement des repères et la crise des institutions, il demeure des raisons d’espérer. On les trouve dans ces hommes et ces femmes qui, par leurs vertus simples et leur fidélité au devoir d’état, sont capables d’assumer des responsabilités au service du bien commun.

+

espérer vertu