Au quotidien n° 256 : la petite musique de la légalisation du cannabis

Publié le 27 Sep 2021
Au quotidien n° 256 : la petite musique de la légalisation du cannabis L'Homme Nouveau

L’hebdomadaire Valeurs actuelles (23 septembre 2021) décrypte une pette musique qui se répand de plus en plus et qui chante qu’il serait bon de légaliser « pour l’encadrer » la consommation de certaines drogues.

C’est une petite musique qui s’installe dans la grande symphonie médiatique : puisque la lutte contre le trafic de cannabis est un échec, pourquoi ne pas réguler celui-ci ? L’idée est d’autant plus alléchante qu’elle avance, à petits pas, et se cache derrière le meilleur argument qui soit, puisqu’il ne dit pas son nom : le pragmatisme. Les députés à l’origine d’un rapport dévoilé au mois d’avril dernier sur le cannabis dit “récréatif” ont ainsi voulu faire la part belle aux faits. « Dans un souci d’exhaustivité et d’objectivité, peut-on lire en préambule, le rapporteur a décidé d’aborder la politique française de répression du trafic et de l’usage du cannabis sous un angle méthodologique proche du contrôle de gestion. » (…)

Au ministère de l’Intérieur, où la lutte contre les stupéfiants est une priorité, pas question de se soumettre à cette bienveillante objectivité qui amputerait le débat des questions de fond qu’il soulève. « C’est un sujet profondément moral et idéologique, assure une source interne. Reculer sur le cannabis, c’est porter un coup supplémentaire contre l’autorité de l’État en capitulant face aux trafiquants et aux dégâts causés dans la société. » D’où les termes utilisés par le ministre Gérald Darmanin, qui n’a pas hésité à traiter publiquement le cannabis de « merde », au grand dam des parlementaires à l’origine de ce très objectif rapport, qui se sont émus de « la persistance de tels discours réducteurs qui étonne à une époque où l’évidence d’un changement s’impose ».

“Réducteurs” ? Pas pour le monde médical qui – en des termes plus châtiés – ne cesse d’alerter sur la nature désastreuse de cette drogue. Le Pr Jean-Claude Alvarez, chef du service pharmacologie-toxicologie au CHU Raymond-Poincaré, est l’un des experts médicaux entendus pour la rédaction de ce rapport parlementaire, dont il condamne d’emblée l’intitulé -« cannabis récréatif » – qui ferait croire à la possibilité d’un usage inoffensif et ludique. « Le cannabis, dès la consommation du premier joint et même occasionnellement, a un effet immédiat et délétère sur le cerveau, contrairement à l’alcool par exemple », confie le Pr Alvarez, auteur de plusieurs études sur le sujet.

L’une d’elles porte sur l’impact de la consommation de cannabis sur les fumeurs occasionnels, une fois au volant, et démontre que ces derniers voient leur temps de réaction s’allonger de 19 à 27 %, et les effets du cannabis se prolonger jusqu’à treize heures après consommation. « D’où la forte augmentation des accidents dans les pays qui ont voulu légaliser le cannabis », explique-t-il… Sans compter les innombrables effets à long terme : cardio-vasculaires, cérébro-vasculaires, pulmonaires ou encore psychiatriques.

Ce contenu pourrait vous intéresser

Société

L’action politique (4/5) | Les devoirs de justice générale en situation d’illégitimité du pouvoir

DOSSIER « Réflexions sur l’action politique » | La cité colonisée par les intérêts particuliers, le bien commun oublié, le mal-être et les difficultés partout : que faire ? La claire vision de la situation et la morale de l’action imposent d’agir et, dans la lignée d’Aristote et de saint Thomas d’Aquin, deux ouvrages contemporains proposent des moyens immédiats pour chacun de faire sa part dans la restauration de l’ordre.

+

action politique
SociétéÉducation

Les écoles hors contrat en plein essor malgré les contraintes

Portées par des parents, des réseaux confessionnels ou sociaux et désormais des acteurs privés, les écoles hors contrat connaissent une croissance régulière. Professionnalisation, diversification des profils et motivations contrastées des familles dessinent les contours d’un secteur de plus en plus structuré. Entretien avec Augustin Yvan, responsable du développement à la Fondation pour l’école.

+

école hors contrat