Au quotidien n°190 : échec de l’islam à la française

Publié le 19 Avr 2021
Au quotidien n°190 : échec de l’islam à la française L'Homme Nouveau

C’est le thème de l’éditorial de Guillaume Roquette dans le Figaro Magazine (16 avril 2021). Pas sûr pourtant que les bonnes leçons apparaissent clairement aux responsables politiques.

L’islam de la République n’est pas pour ­demain. En proposant en début d’année aux principales associations musulmanes de ­signer une charte reconnaissant des principes communs, Emmanuel Macron espérait bien jeter les bases d’une forme d’unité. Mais l’échec est patent. Plusieurs organismes ont repoussé sans vergogne un texte dont les principes semblent pourtant aller de soi (égalité homme-femme, refus des influences étrangères, acceptation de l’apostasie…).

Face à ce rejet de nos principes républicains, le gouvernement a choisi de faire profil bas. Le Conseil français du culte ­musulman (CFCM) étant au bord du collapsus, une nouvelle organisation, départementalisée, est dans les limbes. Et on attend toujours la condamnation solennelle, au plus haut niveau de l’État, des associations qui refusent ouvertement nos règles de vie en société : il ne faudrait pas mettre de l’huile sur le feu en rappelant trop clairement nos principes. (…)

On peut retenir plusieurs leçons de cette pantalonnade. D’abord que les musulmans de France restent largement sous influence étrangère : l’islam consulaire a de beaux jours devant lui, avec toutes les dérives que des chefs d’État comme Erdogan peuvent faire prospérer. Et cette soumission à des puissances extérieures se conjugue sans surprise avec le rejet de nos valeurs républicaines. Toutes les études d’opinion démontrent l’ampleur du phénomène : le mois dernier, un sondage Ifop montrait ainsi que 88 % des ­lycéens musulmans étaient favorables à l’abrogation de la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école, et donc à l’autorisation du voile islamique dans l’espace scolaire.

Que faire face à ce rejet de nos valeurs ? Commençons par arrêter de croire à l’émergence d’un hypothétique islam de France, avec son clergé et ses organisations représenta­tives. Voilà vingt ans que tous les ministres de l’Intérieur s’y cassent les dents les uns après les autres. Contentons-nous de fixer des règles strictes et d’exiger leur application, sans espérer la coopération d’organisations noyautées par ­l’islamisme.

Et enfin, ouvrons les yeux sur une immigration familiale musulmane qui ne fait qu’aggraver la situation. Les Français de fraîche date qui font venir leur conjoint de leur pays d’origine développent une forme d’endogamie dans la communauté musulmane, renforçant du même coup l’emprise des États étrangers. Qui osera rompre ce cercle vicieux de la non-intégration ?

Il y a d’autres leçons à tirer. D’abord que les « valeurs républicaines » sont incapables de faire face et de résoudre ce problème. Ensuite qu’il serait temps de comprendre que l’islam n’est pas l’équivalent de la religion chrétienne. Pour faire face à l’islam, il faut d’abord saisir ce qu’il est et réagir ensuite en conséquence. Depuis des décennies, la laïcité à la française a montré son incapacité face à l’islam. Elle n’a retrouvé que sa haine du christianisme.

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneSociété

L’homme transformé (2/3) | La métempsychose du totalitarisme

DOSSIER n° 1843 « L’homme transformé, l’illusion d’un salut sans Dieu » | Sous des formes nouvelles, le totalitarisme poursuit son œuvre de domination. Né du rejet de l’héritage chrétien et de la volonté de refonder l’homme, il s’est recomposé dans les sociétés libérales contemporaines. Sans violence apparente, mais par l’idéologie, le contrôle social et le déracinement, il impose désormais une version de lui-même d’allure douce.

+

homme transformé totalitarisme
À la uneSociété

L’homme transformé (1/3) | Du totalitarisme au transhumanisme, la tentation de l’homme transformé

DOSSIER n° 1843 « L’homme transformé, l’illusion d’un salut sans Dieu » | Dans son essai L’Homme transformé, Philippe Pichot Bravard analyse un fil rouge de l’histoire moderne : la volonté de créer un « homme nouveau ». Des régimes totalitaires du XXᵉ siècle aux projets transhumanistes, cette utopie revient sous des formes différentes mais garde la même logique. Entretien.

+

homme transformé homme nouveau
À la uneSociété

La messe n’est pas dite : Zemmour réclame une bouée trouée

L’Essentiel de Thibaud Collin | Dans son nouvel essai La messe n’est pas dite, Éric Zemmour en appelle à un « sursaut judéo-chrétien » pour sauver la France. Mais sous couvert d’un éloge du catholicisme, l’auteur ne réduit-il pas la foi chrétienne à un simple outil civilisationnel ? Une vision politique, historique et culturelle qui oublie l’essentiel : la source spirituelle de la France chrétienne.

+

la messe n’est pas dite zemmour
Société

« Mourir pour la vérité » de Corentin Dugast : reconstruire notre vie intérieure

Entretien | Dans son nouveau livre, Mourir pour la vérité, Corentin Dugast rend hommage à Charlie Kirk, figure chrétienne assassinée pour son engagement, et appelle les catholiques à renouer avec une vie intérieure authentique. Entre prière, combat doctrinal et exigence de vérité, il invite à sortir de l’indignation permanente pour retrouver un témoignage chrétien ferme, paisible et profondément incarné.

+

Charlie kirk Amérique Corentin Dugast
SociétéÉducation

Éduquer à l’heure de l’intelligence artificielle

Entretien | Alors que l’intelligence artificielle s’immisce dans tous les domaines de la vie quotidienne, Jean Pouly, expert du numérique et des transitions, alerte sur les dangers d’une génération livrée aux algorithmes sans accompagnement et invite à reprendre la main sur nos usages numériques. Entretien avec Jean Pouly, auteur de Transmettre et éduquer à l’heure de Chat-GPT (Artège).

+

intelligence artificielle
SociétéBioéthique

Filiation : quand le lien se dissocie du vivant

C’est logique ! | La reconnaissance par la France de deux enfants conçus par PMA après la mort de leur père rouvre un débat fondamental : qu’est-ce qu’engendrer ? Entre lien biologique et reconnaissance juridique, la filiation se voit détachée de son fondement naturel, au risque de transformer une relation d’être en simple fiction légale.

+

PMA post mortem filiation