« Boîtes à bébés » : l’alternative qui sauve des vies 

Publié le 12 Nov 2023
boites à bébés grossesse

Le concept de « boîtes à bébés » se répand partout dans le monde même si la chose n’est pas encore autorisée en France. Ce dispositif permet aux femmes en situation difficile de confier leur bébé de façon anonyme directement après la naissance. Chine, Japon, République tchèque, États-Unis… Ils sont nombreux à avoir adopté ce système de « boîte à bébés » que certains espèrent voir devenir une alternative progressive aux abandons dans la nature, et peut-être même à l’avortement. Ces petites niches, souvent situées près d’hôpitaux ou de casernes de pompiers, permettent aux mères de déposer anonymement leur nouveau-né qui y restera tout au plus quelques heures jusqu’à l’arrivée d’une personne qualifiée, alertée par un détecteur de mouvement. Grâce au système de verrouillage et de régulation de la température, l’enfant demeure en toute sécurité le temps d’être recueilli puis emmené à l’hôpital et, plus tard, aux services sociaux. Existant déjà au Moyen Âge sous le triste nom de « tours d’abandon » et oubliées au début du XXe siècle, ces boîtes refont surface à travers le monde. Et pour cause, un constat terrible : l’abandon illégal, sur le bord des routes ou dans des bennes à ordures, ne diminue pas. Alors que de nombreuses femmes craignent encore d’assumer leur enfant ou de se rendre à l’hôpital pour accoucher en sécurité, certains continuent de croire que ces boîtes peuvent être l’ultime recours pour ces mères en détresse. En Afrique du Sud, par exemple, où 3 000 bébés sont abandonnés chaque année dans la nature, 200 ont pu être secourus grâce à ces boîtes, depuis leur installation au début des années quatre-vingt-dix. Les « boîtes à bébés » ne font cependant pas l’unanimité. En France, où l’accouchement sous X à l’hôpital reste courant (environ 600 par an), l’utilisation de ces boîtes n’est pas tolérée, la loi indiquant que chaque enfant est en droit de connaître ses parents biologiques. Aux États-Unis, certains y voient une pratique choquante et rétrograde, jugeant impensable qu’on se satisfasse d’un système où les femmes peuvent poursuivre une grossesse et un accouchement sans suivi ni aide médicale. La traçabilité des liens demeure aussi un inconvénient de taille pour l’enfant qui cherchera plus tard à renouer avec ses parents biologiques. Et pourtant, aux États-Unis, pas moins de 1 610 enfants ont été abandonnés illégalement depuis 1999, dans des conditions dangereuses et précaires, exposés à la possibilité de ne pas survivre et…

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