Un curé de village décédé depuis plusieurs dizaines années et un enfant du même village récemment ordonné liés symboliquement par un même calice.
Au cœur du pittoresque Beaujolais, le petit village du Breuil a récemment été le théâtre d’un événement qui a enchanté les cœurs et les esprits de ses habitants. Et au-delà. L’histoire commence après l’ordination, le 25 juin dernier, d’un jeune séminariste, Vincent Charmet, originaire du Breuil. L’humble localité compte près de 800 habitants. Après plusieurs années d’études, puis de séminaire, le trentenaire s’engage dans le sacerdoce et est nommé, à Belleville, vicaire de la paroisse Saint-Augustin-en-Beaujolais. En mémoire et reconnaissance de son baptême célébré le 1er août 1993, le jeune prêtre choisit comme lieu pour célébrer sa toute première messe Saint-Pancrace, la petite église de son village d’origine où, jadis, il reçut lui-même le premier sacrement.
La découverte inattendue d’un calice
Pourtant, ce n’est pas pour le simple fait d’être revenu en ces lieux, ouverts à de rares occasions, pour y célébrer sa première messe que l’histoire du Père Vincent a capté l’attention de tous. C’est ce qui a été découvert dans la sacristie de l’église qui a profondément ému la communauté. Alors que des paroissiens font de l’ordre dans la pièce quelque temps avant la venue du nouveau prêtre, ils tombent sur une boîte dans laquelle ils découvrent un calice en or et, glissé à l’intérieur, un bout de papier daté du 24 juin 1968, sur lequel on déchiffre : « Ce Calice appartenait à monsieur l’Abbé Claude Clavel qui le destinait à un enfant de la Famille Dupeuble s’il arrive à la prêtrise, ou à tout autre enfant de la Paroisse qui deviendrait prêtre. » L’abbé Claude Clavel, mentionné dans ce message par la secrétaire paroissiale de l’époque qui le signe, n’est autre que l’ancien curé de Saint-Pancrace du Breuil, décédé en 1968, et dernier à avoir vécu au village. Mais ce qui laisse les paroissiens sans voix, c’est la relation entre Vincent et les Dupeuble. Comble de la surprise, cette famille dont il est question dans la lettre n’est autre que celle de la grand-mère paternelle de Vincent. Un curieux hasard, une prémonition ou un geste de la Providence… En tout cas, il n’en a pas fallu plus pour émouvoir le village tout entier, et c’est l’adjoint au maire lui-même qui a remis à Vincent le calice qui lui était dû. …