Vendredi soir a été donné à Rome le coup d’envoi de la « fête du Pardon », une initiative du pape François. Confiée eau Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, cette fête vise à inciter l’Église du monde entier à consacrer « 24 heures pour le Seigneur », à travers une démarche pénitentielle en vue du pardon des péchés.
Dimanche de Laetere
Comme le souligne Radio Vatican,
« Afin de vivre la joie du 4ème Dimanche de Carême, le dimanche du Laetare du 30 mars prochain, qui lie le blanc de Pâques au violet du Carême, d’où la couleur rose, le Pape invite l’Eglise du monde entier à ouvrir vendredi et samedi toutes les églises durant 24 heures, afin de goûter à la joie du pardon dans le sacrement de la réconciliation. »
Confession d’un pape
Le Saint-Père a donc présidé vendredi, en la basilique Saint-Pierre, une célébration pénitentielle, donnant ensuite l’exemple en allant se confesser avant d’administrer lui-même le sacrement de pénitence. Dimanche dernier, lors de l’Angélus, le pape François avait donné le sens de cette démarche :
« Ce sera la fête du pardon, elle aura lieu en de nombreux diocèses et paroisses du monde. Le pardon que nous offre le Seigneur doit être fêté, comme l’a fait le père de la parabole du fils prodigue, qui lors du retour de son fils à la maison a fait la fête, en pardonnant tous ses péchés. Ce sera la fête du pardon.»
Un évêque doit se confesser
Mercredi, le Saint-Père est revenu sur la question du sacrement de pénitence lors de l’audience générale, en évoquant devant les fidèles rassemblés le sacrement de l’Ordre :
« L’évêque qui ne prie pas, l’évêque qui n’écoute pas la Parole de Dieu, qui ne célèbre pas tous les jours, qui ne va pas se confesser régulièrement, et également le prêtre qui ne fait pas ces choses, perdent petit à petit l’union avec Jésus et deviennent d’une médiocrité qui ne fait pas de bien à l’Église. C’est pourquoi nous devons aider les évêques et les prêtres à prier, à écouter la Parole de Dieu qui est le repas quotidien, à célébrer chaque jour l’Eucharistie et à avoir l’habitude de se confesser. C’est très important car cela concerne précisément la sanctification des évêques et des prêtres »
Ni rigorisme, ni laxisme
Ce vendredi, devant les participants à un cours de la Pénitencerie apostolique, le Saint-Père a affirmé (video) :
« Avant tout, l’acteur principal du ministère de la réconciliation est l’Esprit-Saint. Le pardon que le sacrement confère est la vie nouvelle, transmise par le Seigneur ressuscité par le moyen de l’Esprit-Saint : « Recevez l’Esprit-Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jn 20,22-23). Par conséquent, vous êtes appelés à être toujours « des hommes de l’Esprit-Saint », des témoins et des annonciateurs, joyeux et forts, de la résurrection du Seigneur. Ce témoignage se lit sur votre visage, se sent dans la voix du prêtre qui administre avec foi et avec « onction » le sacrement de la réconciliation. Il accueille les pénitents non pas avec l’attitude d’un juge, ni avec celle d’un simple ami, mais avec la charité de Dieu, avec l’amour d’un père qui voit revenir son enfant et va à sa rencontre, du pasteur qui a retrouvé la brebis perdue. Le cœur du prêtre est un cœur qui sait s’émouvoir, non par sentimentalisme, ou par pure émotivité, mais à cause des « entrailles de miséricorde » du Seigneur ! S’il est vrai que la tradition nous indique le double rôle de médecin et de juge pour les confesseurs, n’oublions jamais que comme médecin, il est appelé à guérir, et comme juge à absoudre.
Un second aspect : si la réconciliation transmet la vie nouvelle du Ressuscité et renouvelle la grâce baptismale, alors, votre tâche est de la donner généreusement à vos frères. Donner cette grâce. Un prêtre qui ne soigne pas cette partie de son ministère, que ce soit en termes de quantité de temps consacré, ou que ce soit en termes de qualité spirituelle, est comme un pasteur qui ne prend pas soin de ses brebis qui se sont perdues ; il est comme un père qui oublie son fils perdu et qui néglige de l’attendre. Mais la miséricorde est le cœur de l’Évangile ! Ne l’oubliez pas: la miséricorde est le cœur de l’Évangile ! C’est la bonne nouvelle que Dieu nous aime, qu’il aime toujours l’homme pécheur et que, avec cet amour, il l’attire à lui et l’invite à la conversion. N’oublions pas que les fidèles ont souvent du mal à s’approcher de ce sacrement, soit pour des raisons pratiques, soit à cause de la difficulté naturelle à confesser ses péchés à un autre homme. C’est pour cette raison qu’il faut beaucoup travailler sur nous-mêmes, sur notre humanité, pour n’être jamais un obstacle mais pour toujours encourager à s’approcher de la miséricorde et du pardon. Mais il arrive bien souvent que quelqu’un vienne nous dire : « Je ne me suis pas confessé depuis des années, j’ai eu tel problème, j’ai arrêté de me confesser parce que j’ai trouvé un prêtre qui m’a dit cela… » et on voit l’imprudence, le manque d’amour pastoral, à travers ce que raconte cette personne. Et ils s’éloignent, à la suite d’une mauvaise expérience de confession. Si l’on a cette attitude de père, qui vient de la bonté de Dieu, cela n’arrivera jamais.
Et il faut se garder des deux extrêmes : le rigorisme et le laxisme. Aucun des deux ne fait du bien, parce que, en réalité, ils ne prennent pas sur eux la personne du pénitent. La miséricorde, en revanche, écoute vraiment avec le cœur de Dieu et veut accompagner l’âme sur le chemin de la réconciliation. La confession n’est pas un tribunal de condamnation, mais une expérience de pardon et de miséricorde ! »
À travers le monde, des milliers de paroisses offrent ce samedi et ce dimanche une possibilité accrue de se confesser. Une occasion à saisir.