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Le Trait du Mercredi des Cendres

Durant tout le Carême et, pour la forme extraordinaire, dès le temps de la septuagésime (c'est-à-dire les trois semaines qui précèdent le premier dimanche de Carême), l'alléluia est supprimé à la messe et remplacé par le trait. L'Église, en cette période de pénitence, s'interdit le cantique de la joie chrétienne, mais elle ne peut cependant se priver de chanter. Alors elle ne se contente pas de réciter le psaume qu'elle substitue à l'alléluia, elle le chante. C'est un besoin pour elle car elle aime, et le chant liturgique est l'expression privilégiée de son amour.Le trait est probablement le chant le plus ancien de la messe. Cela se remarque assez aisément car il consiste en une simple psalmodie sans refrain et légèrement ornée. Or la psalmodie est à l’origine de la prière de l’Église qui l’a recueillie de la liturgie synagogale. La structure du trait est exactement calquée sur celle de la récitation psalmique. Les deux côtés du chœur alternent les versets séparés par des doubles-barres sur la portée grégorienne. L’allure est légère, le tempo fluide. Le début des phrases mélodiques est davantage en élan ; les fins de phrases, plus ornées, s’élargissent modérément en de belles cadences. Cette alternance vivante provoque l’effet d’un bercement qui est aussi celui de la psalmodie récitée ou chantée. La mélodie, ici plus que jamais, est servante du texte et s’efface devant lui. Ce qui ne l’empêche pas de s’exprimer, comme ici sur le premier mot Domine, avec beaucoup de liberté et de complaisance.Pour entendre cet TraitCe billet est...

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Et si on parlait de l’espace du sacré ?

Non, ce n'est pas un effet de mode. Et ce n'est pas parce que Régis Debray, ex-guérillero reconverti en sage de la République, s'est emparé du sujet que les éditions de L'Homme Nouveau publient aujourd'hui un nouveau livre intitulé : L'Espace du sacré, géographie intérieure du culte catholique. La raison est plus simple et plus fondamentale aussi. Pour les catholiques, aussi, le sacré est devenu comme une sorte de bizarrerie que l’on ne sait ni bien définir ni bien situer. La désacralisation a profondément touché le catholicisme du XXe siècle et ce jusqu’au sanctuaire lui-même. On portera donc une véritable attention au nouvel ouvrage que publie aux éditions de L’Homme Nouveau, Marc Levatois. Ancien élève de l’École normale supérieure, il est agrégé et docteur en géographie. C’est par ce biais, suprenant, qu’il en est venu à s’intéresser à la géographie du sacré, notamment dans un premier livre intitulé La Messe à l’envers. Il continue aujourd’hui sa réflexion sur l’espace du sacré, en s‘interrogeant : en quoi le sacré peut-il être chrétien ?À travers une belle exploration dans les ressources en notre possession, Marc Levatois montre que le sacré chrétien est un sacré relatif, subordonné à la sainteté. Chemin vers Dieu, il ne renferme pas Dieu sur lui, à la manière des sanctuaires païens. Il est au service des personnes, seules appelées à la sainteté, dans l’Église, elle-même Corps du Christ.L’auteur sera reçu par Denis Sureau à l’antenne de Lumière de l’Espérance (1) le dimanche 5 février, à partir de 12 h 00. Une émission à ne pas rater. 1°) Paris et Île-de-France, 95,6 | Caen, 100,6 | Chartres, 104,5 | Cherbourg, 87,8 | Le Havre 101,1 | Le...

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L’actualité des Pères de l’Église

D'où vient que l'intérêt pour les Pères de l'Église ne faiblit pas, à en juger par le nombre de publications récentes ? De la prise de conscience que le monde qui se veut post-chrétien ressemble fort à celui encore largement pré-chrétien que ceux-ci affrontaient ? De la conviction que tous les renouveaux en Église se sont faits explicitement ou implicitement dans leur compagnonnage ? Quoi qu'il en soit, ces ouvrages récents charrient le meilleur et parfois le pire.
L'âge des Pères de l'Église est d'abord celui de la lecture et relecture inlassables de Bible. L'ouvrage de Philippe Henne (La Bible et les Pères, parcours historique de l'utilisation des Écritures dans les premiers siècles de l'Église, Cerf, 288 p., 24 e), poursuit en mode mineur les entreprises récentes de la collection « La Bible de tous les temps » (Beauchesne) et de Bertrand de Margerie (Introduction à l'histoire de l'exégèse, Cerf, tome 1 : 330 p., 32 e ; tome 2 : 196 p., 20 e ; tome 3 : 204 p., 20 e ; tome 4 : 288 p., 25 e), y ajoutant les acquis de travaux plus récents. La lecture est aisée, les suggestions de poursuite de la réflexion souvent bienvenues.Lire les Pères au Moyen-Âge paru chez Vrin (130 p., 15 e) est à proposer à ceux qui opposent indûment patristique et scolastique médiévale. La seconde est en fait comme une terre constamment irriguée et renouvelée par le fleuve de la première : lectures, citations, thématiques. Gilbert Dahan suit les méandres de la lecture patristique de la Bible chez les médiévaux (1), Gilles Berceville dépeint Thomas d’Aquin comme lecteur des Pères à la fois respectueux et exigeant ; d’autres articles mettent en valeur la référence augustinienne ou Anselme de Cantorbéry...

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Marie Noël, une jeune fille triste ?

Comme Chénier ou Jean-Baptiste Rousseau jadis, dans le ciel d'un siècle déserté par la poésie brille une étoile d'autant plus vive qu'elle est presque seule. Marie Noël serait sans doute la première surprise de ces comparaisons, elle qui était si humble et pour ainsi dire invisible. Et pourtant ! De son temps déjà Anna de Noailles reconnaissait sa supériorité. Quant à Montherlant, il dit à son sujet qu'elle était le plus grand poète vivant. Sa vie n'eut aucun intérêt : née Marie Rouget en 1883 à Auxerre pour n'en point sortir, elle s'éteignit vieille fille en 1967. Sa famille, peu portée à la religion mais cultivée, lui donna le goût des lettres, et ce fut son parrain qui l'encouragea à écrire. Dès 1910, la Revue des Deux Mondes lui fait l'honneur de publier quelques poèmes, suivis quelques années plus tard par Les Chansons et les Heures. Elle égrainera encore d'autres œuvres, en vers comme en prose, dont les Notes intimes en 1959. Précisons aussi qu'elle reçut en 1962 le Grand Prix de poésie de l'Académie française. Extérieurement, elle passa une existence aussi banale que possible d'habitante d'une ville de province, entièrement dévouée à sa paroisse, à ses amis, à sa famille… C’est au cours d’une maladie qu’elle écrivit le curieux ouvrage qu’est l’Almanach d’une jeune fille triste. Destiné à redonner la joie à une jeune fille dont on comprend rapidement qu’elle se confond avec l’auteur, cet almanach de l’année 1922 forme un ensemble assez hétéroclite de tex­tes de multiples provenances. La Bible y côtoie Maeterlinck, Marc-Aurèle et Pythagore, Péguy fraye avec Wagner, Bossuet avec Fénelon et Schopenhauer. On y trouve encore...

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L’Alleluia de sainte Agnès

Le répertoire grégorien nous offre plus d'une centaine d'alléluias développant tous leur mélodie sur la dernière syllabe du mot qui signifie « louez (hallelu) Dieu (Yah) ». Non seulement l'Égli­se ne craint pas de prononcer le nom sacré, mais elle le chante et s'y complaît avec un lyrisme évident.
 L’alléluia ci-dessus, propre aux vierges martyres de Rome, Agnès et Cécile, dans le Sanctoral de la forme extraordinaire, est devenu en outre, dans celui de la forme ordinaire, l’un des quatre alléluias du Commun des vierges. Il ne fait pas partie du fonds ancien du répertoire, mais il est assez représentatif des qualités musicales de l’art grégorien. Sa structure est simple et solide. À un élan, caractérisé par trois intervalles ascendants  qui propulsent la mélodie vers les hauteurs, succède une retombée qui procède par degrés conjoints, faisant entendre toutes les notes de la gamme de haut en bas. L’alternance se reproduit, donnant l’idée d’un renchérissement, le deuxième motif devant être chanté plus fort que le premier. Par ailleurs, deux notes longues rythment la descente, lui conférant l’effet d’un beau balancement. Enfin, un charmant rebond mélodique ponctue les deux parties de la pièce qui s’achève sur une cadence bien nette. Une grâce virginale se dégage de ces notes chaleureuses et du texte du verset : « Les cinq vierges sages ont pris de l’huile pour leur lampe. Au milieu de la nuit, un cri s’est fait entendre : “Voici l’époux qui vient, venez à la rencontre du Christ Seigneur”. » Pour entendre cet

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Pour l’honneur de sainte Jeanne d’Arc

Il y a de nombreuses manières d'aborder la vie de Jeanne d'Arc. Cependant, en ce six centième anniversaire de sa naissance, choisissons de mettre l'accent, non pas sur ses succès militaires qui, bien que magnifiques, sont du passé, mais sur l'exemplarité de sa vie intérieure, qui perdure aujourd'hui, en soulignant l'héroïcité de ses vertus et ses victoires sur elle-même. Ceci oblige, au fur et à mesure du récit de sa vie remplie de l'amour de Dieu, à dénoncer les légendes qui, pour la discréditer, ont encore cours à son sujet : sa prétendue lignée de sang noble ou royal, sa supposée naissance à Paris, sa présumée entrevue avec Charles VII, la veille d'être reçue par lui dans la salle du château, son supplice apparent où une autre personne aurait été brûlée à sa place, sa survivance après Rouen en la personne de Claude-Jeanne des Armoises. De toutes ces inventions, il faut montrer la fausseté, preuves à l'appui.

La suite du texte est à lire ici en intégralité.

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L’Amitié de Jésus-Christ de Mgr Benson

Ce n'est quand même pas commun que le fils d'un archevêque anglican devienne prêtre catholique ! C'est pourtant ce qui est arrivé à Robert-Hugh Benson, le plus jeune fils d'Edward White Benson, archevêque de Canterbury et, à ce titre, primat de la communion anglicane.

Né en 1871, retourné auprès de Dieu en 1914, Robert-Hugh Benson rejoignit l’Église catholique le 11 septembre 1903 avant de devenir prêtre l’ann&eacute...

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L’abbé Viot sur le Forum catholique

Lundi soir, l'abbé Michel Viot, auteur aux éditions de L'Homme Nouveau d'un livre de souvenirs et de réflexions intitulé De Luther à Benoît XVI, itinéraire d'un ancien franc-maçon, répondait aux questions des liseurs du Forum catholique.
Un échange enrichissant, franc et direct, au cours duquel l'abbé Michel Viot est revenu sur son itinéraire, en évoquant aussi bien la franc-maçonnerie que le protestantisme ou son entrée dans l'Église catholique. Il a également donné son analyse sur les questions touchant la vie de l'Église aujourd'hui. On pourra retrouver cet échange sur le Forum catholique. Un grand merci aux organisateurs de cette rencontre.

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8 décembre :Tota pulchra es

« Je désire que (…) le chant grégorien, en tant que chant propre de la liturgie romaine, soit valorisé de manière appropriée. » (Sacramentum caritatis). Afin de répondre à ce souhait de Benoît XVI, cette nouvelle chronique, en donnant un descriptif de la mélodie de quelques pièces, permettra de mieux s'approprier la grande richesse du répertoire grégorien.

 

Provenant d'un manuscrit aquitain du XIe siècle, la mélodie paisible du premier mode unit, dans sa ligne pure aux belles voûtes rondes, les deux sentiments qui émanent du mystère célébré : l'admiration et la douceur. Aux élans d'émerveillement (1,2,3) qui conduisent le chant vers les notes supérieures et demeurent comme suspendus dans une sorte d'extase (*), succède une courbe parfaite (*), légère et grave, toujours la même, pleine de recueillement et d'intimité, qui exprime au mieux le mouvement d'intériorisation propre au chant grégorien. L'ordonnance ternaire de ces envols sereins et de cette retombée unique suggère une interprétation trinitaire de ce chant de louange, comme si l'Église, en contemplant le privilège insigne, entendait manifester l'adoration de la Vierge accueillant sa grâce singulière de l'action de chacune des trois Personnes divines. Il est significatif que cette mélodie culmine sur le deuxième élan (O), comme pour montrer que sa conception immaculée place Marie dans une relation toute particulière avec la deuxième Personne de la Sainte Trinité. C'est du grand art et pourtant c'est tout simple et délicat. Chantons dans le plus absolu legato et avec beaucoup de légèreté cet alléluia sans éclat mais plein d'amour et de vie. C'est Notre Dame elle-même qui le chante, l'Église se réservant le verset, inspiré du Cantique des cantiques (4, 7) : « Tota pulchra es Maria, et macula originalis non est in te &#8211...

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Le Père Fillère ou la passion de l’Unité

 Les Editions de L'Homme Nouveau publient une biographie/anthologie sur leur fondateur : le Père Marcellin Fillère, signée par l'historien Yves Chiron.

Émile Poulat écrit dans sa préface : « Plus de soixante ans après sa mort accidentelle, le Père Marcellin Fillère (1900-1949), religieux mariste, professeur à l'Institut catholique de Paris, reste, pour ceux qui l'ont connu, une figure inoubliable et, en toute hypothèse, exceptionnelle, voire même un personnage hors norme, à la fois grand pédagogue et grand visionnaire, poussé par une foi chrétienne intense et démonstrative, suscitant réserves et désaccords dans les milieux catholiques les plus engagés. »
Dans cette première biographie s'appuyant sur un travail d'archives, l'historien Yves Chiron retrace l'itinéraire du fondateur de la Cité des Jeunes, du mouvement Pour l'Unité et du journal L'Homme Nouveau.Un choix de textes – certains inédits – du P. Fillère permet de découvrir l'originalité d'une pensée toujours en éveil, attentive aux grands débats contemporains.
A la fois homme d'étude et homme d'action, théologien et combattant, le père Fillère se révèle une figure attachante et même prophétique.

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