Ce que Rome pourrait avoir accordé aux anglo-catholiques de l’Église d’Angleterre…
C’est à midi aujourd’hui mercredi 16 juillet, que s’est ouverte la Conférence de Lambeth qui, à l’invitation de l’archevêque de Cantorbéry, “primat” de la Communion anglicane, réunit tous les dix ans les archevêques (à la tête de provinces ecclésiastiques) et évêques anglicans du monde entier. On en attendait quelque 800. Plus de 200 ne seront pas au rendez-vous. La Communion anglicane est en crise, tout comme l’est l’Église d’Angleterre. La Conférence de Lambeth devrait poursuivre ses travaux jusqu’au 3 août. C’est la quatorzième. Ce pourrait bien être la dernière…
La décision du Synode général – qui est l’organe réel de gouvernement de l’Église d’Angleterre, et dans lequel les archevêques et évêques ne comptent que pour un tiers des voix lorsque des résolutions sont votées –, le 7 juillet, de promouvoir l’ordination épiscopale des femmes sans contrepartie pour les anglo-catholiques qui y sont hostiles – comme ils le furent dès 1994 quant à l’ordination sacerdotale des femmes –, ne laisse guère d’autre choix à un grand nombre de ces derniers que celui de quitter une Église d’Angleterre qui a désormais pris le parti d’embrasser son héritage protestant et de briser le fil ténu qui la reliait encore à ce qu’elle pensait être son héritage “catholique”.
Certains hauts prélats anglo-catholiques avaient prévu cette nouvelle dérive, et l’avaient même anticipée. J’ai évoqué dans ce blogue les entretiens secrets [1] qu’ont eus à Rome les deux “flying bishops”, Andrew Burnham, évêque d’Ebbsfleet, et Keith Newton, évêque de Richborough, de la province ecclésiastique de Cantorbéry. Il s’agissait pour eux de sonder Rome « sur les moyens leur permettant [de faire retour à Rome] avec leurs fidèles » [2], c’est-à-dire des anglo-catholiques, pasteurs et laïcs, constituant des sortes de « paroisses personnelles », à...