Et si on parlait de l’art et de la grâce ?
Il est beaucoup question d'art en ce moment, de ce qu'il est de ce qu'il n'est pas. Un petit livre édité par les éditions Ad Solem vient de manière très pertinente nous proposer une réflexion sur le sujet. On n'accusera pas l'auteur d'être un catholique traditionaliste ni même d'appartenir au secteur « fondamentaliste » des confessions chrétiennes.Rowan Williams – car c’est de lui qu’il s’agit – est, en effet, archevêque de Canterbury et primat de la Communion anglicane (on aurait aimé que l’éditeur le précise plutôt que de laisser le lecteur peu au courant de la réalité anglaise devant ses propres questions). S’il a montré des opinions assez ouvertes face à l’homosexualité, il a également fait parler de lui en doutant de la compatibilité entre la maçonnerie et le christianisme. Il est donc difficile de réduire ce prélat à quelques étiquettes.Ce qui apparaît d’emblée à la lecture de L’artiste et la grâce, réflexions sur l’art et l’amour (118 pages, 21€),c’est que l’auteur est un véritable érudit, habitué au milieu universitaire qu’il a d’ailleurs longuement fréquenté. Traduit de main de maître par Irène Fernandez, ce livre est un recueil des conférences prononcées dans le cadre des « Clark Lectures » en 2005. On reste ébahi devant l’aisance du prélat anglican, capable aussi bien d’aborder la philosophie de l’art du thomiste français Jacques Maritain que d’en discuter l’influence et les implications concrètes dans l’œuvre du sculpteur et poète gallois David Jones ou de la romancière « sudiste » Flannery O’Connor. Sans même parler de sa connaissance approfondie des controverses de la théologie catholique ou de la doctrine catholique des sacrements.Le point de départ de sa réflexion est bien la philosophie de Maritain dans le domaine de l’art, question que...









