Mobilisation en Angleterre contre la subversion du mariage

Publié le 13 Mar 2012
Mobilisation en Angleterre contre la subversion du mariage L'Homme Nouveau

Samedi et dimanche, Mgr Vincent Nichols, archevêque de Westminster, a fait lire une lettre dans les églises catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles, réitérant l’opposition de l’Église catholique à la légalisation de l’union homosexuelle prévue par le gouvernement conservateur de David Cameron. Il invitait les catholiques à « faire tout ce qu’ils peuvent pour s’assurer que la vraie signification du mariage ne soit pas perdue pour les générations futures ». En mettant sur le même plan, le mariage entre un homme et une femme et l’union de deux personnes du même sexe, le gouvernement britannique risque selon le chef de l’Église catholique de changer la « nature même » du mariage en le transformant en un simple « engagement entre deux personnes », au risque de ne plus reconnaître « la complémentarité de l’homme et de la femme ». Une tentative de subversion du mariage d’autant plus étonnante que les couples homosexuels bénéficient en Angleterre depuis 2005 d’une sorte de Pacs.

En France, le même genre de projet existe. Si Nicolas Sarkozy l’a formellement rejeté dans un entretien au Figaro Magazine, sa majorité est loin d’être aussi déterminée et pourrait faire pencher la balance de ce côté comme le montre notamment la manière dont elle a traité le député Christian Vanneste qui n’aura pas l’investiture UMP pour les prochaines législatives. De son côté, le candidat PS François Hollande s’est prononcé en faveur de la légalisation des unions homosexuelles.

Comme l’écrit le philosophe Thibaud Collin dans un article à paraître dans L’Homme Nouveau : « C’est au nom de la lutte contre les discriminations que celle-ci est portée par les associations et désormais plusieurs candidats. Le critère de justice employé ici a pour fondements anthropologiques que chaque individu a des droits qui lui sont inhérents et que la société doit reconnaître ; le droit de se marier et de procréer serait un droit de l’homme en tant que tel, opposable à l’Etat qui, dès lors, serait discriminant en n’autorisant le mariage et les procréations médicalement assistés qu’aux hétérosexuels. Mais comment déterminer le contenu des droits sans s’interroger sur ce qu’est l’être humain ? Qui est l’homme des droits de l’homme ? Un être qui revendique ses droits ! La circularité du propos permet de congédier toute mesure objective et de faire passer pour légitime la réponse que la majorité des votants donnera. Dans cette conception libertaire, l’ordre humain ne préexiste pas aux libertés individuelles, puisqu’il est vu comme purement construit et relatif aux sociétés. »

Il semble qu’aujourd’hui l’Europe entière tend à nier les fondements même de la nature humaine, prise dans une spirale d’interprétation subjective, sans lien aucun avec le réel. C’est le grand rêve des idéologies : faire plier la réalité devant les élucubrations les plus folles et rendre illégal la nature même. Pas de droit pour les ennemis (supposés) des droits de l’homme. Et, en premier lieu, pour la nature même de l’homme. 

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