Céline Cléber : « La France vit au bord de la rupture »

Publié le 30 Juin 2025
douce france

Les émeutes du 31 mai après la victoire du PSG montrent bien l’état de déliquescence du pouvoir.

Dans Douce France, un roman d’anticipation glaçant, Céline Cléber – haut fonctionnaire sous pseudonyme – imagine une France en proie à une guerre civile larvée. Émeutes, islamisme, démission de l’État : l’auteur, témoin des failles du pouvoir, met en scène un effondrement plausible.

 

| C’est dans un contexte d’émeutes comme celles qui ont suivi la victoire du PSG que commence votre roman : l’étincelle qui peut embraser la France. Quelles sont les raisons qui vous ont poussée à écrire ?

D’abord, c’est la constatation répétée de troubles graves à l’ordre public, que l’État a du mal à prévenir et à réprimer du fait du laxisme de la Justice, notre principal problème aujourd’hui. La multiplication de ce genre de troubles présente un risque important de saturation des services de sécurité. Les émeutes dont vous parlez sont le fait d’un agglomérat de petits voyous, de jeunes mal éduqués et d’autres qui veulent en découdre. Mais l’éventuelle montée en puissance de ce type de troubles, portés et activés par l’idéologie islamique, leur donnerait une force beaucoup plus importante. J’ai aussi vu la montée en puissance des réseaux de trafiquants, notamment de drogue. Les attaques de prisons en avril dernier ont montré une capacité inédite d’organisation, d’armement et de provocation de l’État par ces trafiquants, éléments nouveaux qui illustrent leur sentiment d’impunité et traduisent un début de « mexicanisation » de la France. Par ailleurs, ma vie professionnelle me permet de constater que dans la plupart des cercles du pouvoir, on sait ou on pressent que la situation est grave, mais la réponse est faible. Cela est lié à deux spécificités de notre pays. D’abord, nos médias sont pour beaucoup sur une ligne qui dénigre systématiquement les réponses fortes de l’État et ne comprend plus que l’usage de la force publique est un des instruments fondamentaux de protection des citoyens et de la nation. Deuxième spécificité : la grande faiblesse des mouvements politiques en France. Un ministre qui veut agir avec courage, quel que soit le domaine, n’a personne pour le soutenir. Du coup, il agira davantage en fonction des sondages et des réseaux sociaux que du bien commun. Enfin, j’ai voulu faire éprouver au lecteur le sentiment vertigineux de passer dans les coulisses, de l’autre côté de la barrière, de participer aux réunions des ministres, des préfets.

| Vous connaissez de l’intérieur ces hautes strates du pouvoir. Comment expliquer ce phénomène de laisser-faire aux niveaux…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Marguerite Aubry

Marguerite Aubry

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉglise

Un miracle eucharistique reconnu par le Vatican en Inde

Focus | Un miracle eucharistique ayant eu lieu en Inde en 2013 a été reconnu par le Vatican. Le 31 mai dernier, une messe a réuni près de 10 000 fidèles catholiques à l’occasion de la reconnaissance officielle de ce miracle eucharistique survenu dans la paroisse syro-malabare de Vilakkannur (sud de l’Inde).

+

Miracle eucharistique
ChroniquesLectures

Carte blanche : Le cardinal Charles Journet

Carte blanche d’Yves Chiron | Le cardinal Journet a déjà eu plusieurs biographes, notamment Lucien Méroz en 1981 et Guy Boissard en 2000. Philippe Chenaux, historien suisse, professeur émérite à l’Université pontificale du Latran, publie ce qu’il appelle une « biographie intellectuelle et politique » du théologien mort en 1975.

+

cardinal charles journet