Comment sont réalisés les Bons enfants ?

Publié le 10 Déc 2015
Comment sont réalisés les Bons enfants ? L'Homme Nouveau

Les dessins de Joëlle d’Abbadie qui paraissent tous les quinze jours dans L’Homme Nouveau viennent d’être édité en partie en un volume. Présentation par la dessinatrice.

D’où viennent vos idées de dessins ?

Mes principales sources d’inspiration sont toutes les familles autour de moi ! Des parents, des instituteurs, des prêtres, des moines, des religieuses, me transmettent des mots d’enfants, des « perles de caté », qui les ont réjouis et qui m’enchantent ; j’inscris toujours mes sources au bas de la dernière image. Évidemment, on ne peut pas vraiment dire que ces petites scènes dans lesquelles nos familles se retrouvent répondent vraiment à la demande initiale qui m’était faite de « faire ressortir un point conforme à l’enseignement de l’Église »… Ce sont plutôt des petits clins d’œil en pays de connaissance… mais les choses se sont placées toutes seules ainsi. Et peut-être est-ce mieux de cette façon, pour varier le ton, entre les moments graves de l’actualité, les moments de détente avec les enfants, leur spontanéité dans leurs réflexions, leur prière surtout. C’est rafraîchissant, sans prétention aucune, et justement pour cette raison, parfois le dessin fait mouche.

Justement à qui s’adressent en priorité « Les bons enfants » ?

Je ne crois pas que cette rubrique s’adresse en priorité à qui que ce soit. Elle me paraît une minute de récréation au milieu du journal pour les parents, toujours très débordés, etc. Des enfants m’ont dit qu’ils allaient tout de suite la lire, ils s’y retrouvent, ce qui m’a fait plaisir.

Certaines références sont très personnelles ainsi que certains noms. Pouvez-vous nous dévoiler, par exemple, qui est le Petit Pottiock ?

Pour le Petit Pottiock, en effet, il est sorti tout seul ! Les « pottiocks » sont des petits chevaux basques… Dans ma famille (basque), on emploie volontiers ce terme de tendresse, comme dans d’autres familles on dirait « mon petit poussin » ou « mon petit lapin »…

Combien mettez-vous de temps à élaborer une page des Bons enfants ?

Environ trois ou quatre jours, parfois plus, quand je n’arrive pas à transposer une anecdote que l’on m’a transmise. Il y a aussi mon manque de professionnalisme. Je ne suis pas un auteur, mais plutôt un transmetteur par le dessin… J’ai sur mon bureau un carnet dans lequel je note toutes les idées transmises. Sur un brouillon, j’élabore un scénario en imaginant un dialogue que j’essaie de décomposer en cases. J’écris donc d’abord les bulles, puis j’illustre au fur et à mesure.

Quel est votre but en dessinant ?

Je n’ai pas eu de but a priori, autre que celui de répondre au mieux à la demande qui m’était faite par Philippe Maxence : « mettre en scène des enfants qui auraient, avec toute l’innocence de leur âge, l’occasion de faire ressortir un point conforme à l’enseignement de l’Église ». À partir de là, et en tâchant de suivre le déroulement de l’année liturgique, ponctuée par tel ou tel évènement de l’actualité, et suivant le rythme naturel des saisons, les scènes de la vie quotidienne dans nos familles chrétiennes abondent. On compare parfois « Les bons enfants » à des « Triplés catho ». Cela me gêne car ce n’est pas ce que j’ai voulu faire. Les bons enfants ne sont pas une image de marque stéréotypée. Ce ne sont pas des enfants « catho BCBG ». Je les habille de manière intemporelle, comme on le fait dans toutes les familles nombreuses. Ils ne sont pas les représentants d’une catégorie sociale, mais de ces familles catholiques nombreuses de partout.

Vos dessins semblent portés par la prière…

Eh bien, j’avoue que je les tanne beaucoup là-haut en effet, pour qu’ils me guident. Tous les jours je prie ceux qui nous ont quittés et qui me sont chers. Et notamment mon Père spirituel. Je me sens quotidiennement en contact avec eux tous. Ils m’aident sans cesse. Je n’ai pas assez de mercis pour tout ce que je reçois !

Propos recueillis par Marie Lacroix.

Dans la joie de Noël avec Les bons enfants, Dessins de Joëlle d’Abbadie, Éd. de L’Homme Nouveau, 40 p., 8,50 €.

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