Conférences des évêques de France : Assemblée plénière d’automne

Publié le 10 Nov 2023

Après six jours de travaux, les évêques de France ont clos leur Assemblée plénière automnale mercredi 8 novembre, dans un contexte politique agité. Aperçu. Les évêques de France ont montré une attention spéciale pour le conflit israélo-palestinien, sans pour autant oublier les guerres dans le reste du monde : Ukraine, Arménie, et les pays d’Afrique. Dimanche 5 novembre, la Conférence des évêques de France (CEF) s’est jointe au Chabbat Mondial, une initiative du grand rabbin d’Afrique du Sud Warren Goldstein consistant à laisser une chaise vide à chaque table pendant le repas, rappelant les 240 otages du Hamas. À l’occasion du cinquantenaire du Service national pour les Relations avec les Musulmans, formé à l’origine pour aider à l’accueil des immigrés en France, les évêques ont travaillé sur la question du dialogue avec l’islam. La CEF a souligné l’importance de les soutenir dans l’exercice de leurs droits de citoyens, notamment dans le respect du droit à la liberté religieuse mais aussi de les encourager à « faire confiance au cadre républicain et laïc » français, sans le remettre en question. Avant d’exprimer leur admiration pour le courage spirituel des musulmans convertis à la foi catholique, les évêques de France, par la voix de Mgr de Moulins-Beaufort, ont précisé qu’il ne fallait pas s’arrêter à « une vision minimaliste qui ne verrait dans l’islam qu’une erreur ou une hérésie ». Deux ans se sont écoulés depuis la remise du rapport de la Ciase ; Mgr Bustillo, évêque de Corse créé cardinal en septembre dernier, a déclaré qu’après la mission intérieure, le temps était venu de « réparer le lien de l’Église avec la société » dans un élan missionnaire, « sans arrogance mais sans complexe » (sic). Mgr de Moulins-Beaufort, président de la CEF, a précisé que les travaux des évêques avaient consisté à approfondir leur compréhension de la mission de l’Église, rappelant que cette dernière « est et doit être missionnaire ». Un temps avait également été prévu sur l’accompagnement des personnes victimes d’abus à l’âge adulte dans un cadre ecclésial. Il a été mentionné l’aide de la justice pénale de l’État, disposant de moyens d’enquête et d’évaluation dont est dépourvue la justice canonique. Selon la CEF, il ne serait d’ailleurs pas souhaitable qu’elle puisse un jour posséder les mêmes capacités, pourtant il a été vivement reproché à l’Église ces dernières décennies de ne pas avoir su prévenir et condamner…

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Maitena Urbistondoy

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