Ce conte de Noël inédit est paru en entier dans le n° 1822.
Lire le chapitre I et le chapitre II
Noël, le quatrième roi mage…
Un conte chrétien par Jean-Luc Delle
Chapitre III
La journée du lendemain, Noël la consacra à visiter le village. Loin d’être découragés par le froid et la neige, les habitants de Korvatunturi étaient sans cesse à l’ouvrage : les soins au bétail, la pêche, la chasse, l’entretien des chemins, la réparation des maisons, sans oublier les tâches domestiques, accaparaient la plupart des villageois. Stimulé par une telle débauche d’énergie, Noël surmonta bien vite son abattement et décida de se rendre utile. Il gagna une forêt toute proche : là, il entreprit de ramasser du bois mort qu’il chargea ensuite sur son traîneau, puis qu’il ramena au bourg afin que chaque maisonnée puisse alimenter son foyer. Le soir venu, chaque famille put ainsi se réchauffer autour des bûches de Noël… Le jour suivant, Noël trouva à s’employer en aidant à dégager le chemin qui conduisait du village au lac le plus proche : déraciné par le vent fort qui avait soufflé toute la nuit, un grand conifère s’était abattu sur le sentier et le rendait impraticable à toute circulation. Le robuste Noël, efficacement secondé par les villageois, arrima solidement l’arbre à son traîneau et put ainsi le ramener au bourg ; là, il eut l’idée de le replanter dans le sol au beau milieu de la place principale. Étonnés et séduits par ce nouvel ornement qui embellissait Korvatunturi, les villageois le décorèrent de mille manières (pommes de pin, fleurs séchées…). De la sorte, chacun en sortant de chez soi put profiter du sapin de Noël…
Des jouets pour les enfants
Le Mage s’entendait bien avec les Samis (c’est ainsi que s’appelaient les gens de cette contrée) et ceux-ci éprouvaient pour lui une réelle sympathie. Mais le remords ne laissait jamais notre homme en repos : il avait raté l’immanquable, l’incarnation de Jésus ! Même si Dieu, dans son infinie miséricorde, lui laissait entrevoir le pardon, comment lui, Noël, pourrait-il jamais se pardonner cette défaillance ? Une idée germa alors dans son esprit : puisqu’il n’avait pas été capable d’honorer Jésus en se présentant à lui dans l’humble étable de Bethléem, et puisqu’il avait failli dans la mission…