Contre l’avortement, un combat spirituel

Publié le 03 Juin 2024
planning familial
Au sein de l’association « Choisir la vie », Agnès Sanson a été « écoutante » pendant plus de dix ans. Dans un ouvrage paru dernièrement, Le doute ?… et le don, elle témoigne de l’histoire de deux femmes qui ont choisi de garder leur enfant. Entretien.

 

| L’avortement a été légalisé à coups de slogans « Mon corps, mon choix ». Qu’en est-il réellement ? Les mamans qui vous appellent sont-elles vraiment libres dans leur décision d’avorter ? 

C’est tout le fondement de mon livre, car c’est ce qui m’a le plus frappée dans mon expérience d’écoutante. La plupart des femmes nous appellent en nous disant : « Je n’ai pas le choix.» Tout en pensant exercer une liberté fondamentale en avortant, elles reconnaissent ne pas avoir le choix, car les difficultés sont trop grandes. Ce n’est pas le cas pour toutes bien sûr : certaines avortent et n’ont aucun regret ensuite, du moins en apparence. Mais je parle là d’une grande proportion de celles qui nous appellent. Et c’est le cas pour les deux histoires de Gabrielle et Raphaëlle que je raconte dans mon livre : elles étaient sous pression, à tel point que la deuxième pouvait dire dans la même phrase : « je veux avorter » et « je n’ai pas le choix ».

| Cette liberté est d’autant plus bafouée que la réalité de l’avortement est complètement occultée aujourd’hui. Comment cela se passe-t-il ? Quelles sont les conséquences qui reviennent dans les témoignages des femmes que vous écoutez ? 

Pour une très grande proportion de femmes, la liberté n’existe pas : elles sont prises dans un système qui les pousse à l’avortement. Tout est enclenché très vite. Le rendez-vous avec un psychologue qui était obligatoire ne l’est plus aujourd’hui. À la moindre difficulté, le chemin que l’on vous propose est celui de l’avortement, comme solution de facilité, comme si l’on pouvait revenir à la vie antérieure. Mais c’est un mensonge, il y a toujours un avant et un après, lorsqu’une grossesse commence. On cache à la femme la réalité du meurtre de son enfant, à tel point que certaines y ont parfois recours par confort ! Elles n’ont même pas conscience de la gravité de leur acte. Toutes les conséquences de l’avortement sont également cachées, qu’elles soient physiques, psychologiques et même spirituelles. L’avortement laisse très rarement la conscience des femmes indemne. Cela se réveille à un moment ou à…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Marguerite Aubry

Marguerite Aubry

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseSpiritualité

Saint Charbel (4/5) : Un Breton guéri par l’intercession du saint

DOSSIER « Saint Charbel, thaumaturge universel » | Victime d’une double déchirure carotidienne et voué à une paralysie durable, un paroissien de Vallet a retrouvé en quelques jours la faculté de s’alimenter et une vie presque normale. Son curé, l’abbé Hervé Godin, revient sur les prières adressées à saint Charbel, la guérison inattendue et les retombées spirituelles qui ont suivi dans la paroisse. Entretien.

+

saint Charbel Vallet
À la uneÉgliseSpiritualité

Saint Charbel (3/5) : Un témoin de la foi pour le Liban et le monde

DOSSIER « Saint Charbel, thaumaturge universel » | Laïque consacrée engagée au Liban depuis plus de trente ans, où elle a fondé une radio d’évangélisation et développé une association humanitaire, Association Française de Solidarité Internationale, dédiée à la scolarisation des enfants chrétiens défavorisés, Marie-Sylvie Buisson témoigne de la puissance spirituelle et missionnaire de saint Charbel.

+

saint Charbel
À la uneÉgliseSpiritualité

Saint Charbel (2/5) : Le moine d’Annaya, mémoire et espérance d’un peuple

DOSSIER « Saint Charbel, thaumaturge universel » | Figure spirituelle majeure du Liban contemporain, saint Charbel n’a cessé, depuis sa mort, de marquer l’histoire de son pays. De la vague de miracles de 1950 au renouveau du culte maronite, jusqu’au récent chemin de pèlerinage Darb Mar Charbel, le moine d’Annaya demeure un repère national et un lien puissant entre le Liban et sa diaspora.

+

Saint Charbel Liban
SociétéÉducation

L’école catholique sous contrat pourra-t-elle rester catholique ?

L’Essentiel de Thibaud Collin | L'entrée en vigueur de l'EVARS place les établissements catholiques sous contrat devant une contradiction majeure : enseigner une anthropologie contraire à la foi ou assumer un affrontement avec l'État. Ce programme, obligatoire dès la maternelle, interroge la possibilité, même pour une école catholique, de rester fidèle à son identité et à sa mission.

+

école catholique evars