Contre les Bleus, un soulèvement populaire

Publié le 26 Juil 2023
bleus

Jacques Cathelineau

Parce qu’ils n’ont rien lâché face à la Révolution, ni leur foi, ni leurs familles, ni leur petite patrie, les Vendéens sont décrétés ennemis du genre humain et destinés à l’élimination. Face aux armées de la République, ils se soulèvent.   Depuis une trentaine d’années et plus exactement depuis que la Vendée a fait son entrée officielle à l’université, on a une tout autre approche de ce qu’on appelle communément les guerres de Vendée. Les Vendéens et les républicains n’ont pas vécu pareillement les évènements. Insurrection et extermination En fait, il s’agit de distinguer deux grandes périodes bien distinctes : l’insurrection et la guerre civile qui vont de mars 1793 au 25 juillet 1793, soit cinq mois, et la politique d’extermination et d’anéantissement mise en œuvre par le Comité de salut public et la Convention qui s’étale du 27 juillet 1793 au 2 décembre 1794, plus communément de nos jours appelée génocide des Vendéens, soit dix-huit mois. L’insurrection marque le non-retour de la Révolution en Vendée en raison de la politique liberticide des Conventionnels qui nient aux autres le droit d’être et d’être différents. La prise de conscience de cette caractéristique de la Révolution française date des premières lois antireligieuses et elle se retrouve sur tout le territoire français. Cette insurrection est due exclusivement au fait que les révolutionnaires demandent aux opprimés non seulement d’accepter et de défendre les principes et la politique qu’ils dénoncent, mais d’en devenir les agents actifs tant à l’intérieur des frontières qu’à l’extérieur, ce qui était inimaginable et insoutenable. Cette insurrection n’est nullement une caractéristique vendéenne, car on la retrouve sur l’ensemble du territoire national. Les spécificités de l’insurrection de la Vendée militaire sont dues au fait qu’elle est réussie, qu’elle dure dans le temps, qu’elle unit un territoire vaste mais compact et réunit une population importante (815 000 habitants), solidaire et qui pense communément. L’insurrection est, contrairement à ce que les marxistes ont pu dire ou écrire, spontanée, populaire et nullement programmée ou orchestrée par la noblesse et le clergé qui sont, à une très grande majorité, hostiles au mouvement. C’est d’ailleurs ce qui explique que le premier généralissime soit un paysan colporteur, Jacques Cathelineau. Une fois le territoire insurrectionnel maîtrisé, les Vendéens imaginent qu’ils peuvent faire tomber Paris, d’où l’idée d’envoyer une armée. Très tôt, ils vont se rendre compte de leur erreur et revenir en Vendée pour une seconde stratégie, c’est-à-dire l’union avec la rive…

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Reynald Secher

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