Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875) est surtout connu pour ses magnifiques peintures de paysages. Il a cependant réalisé un grand nombre de portraits qu’il conservait dans son atelier. Une soixantaine d’entre eux sont aujourd’hui exposés de façon chronologique au musée Marmottan Monet de Paris.
De petits portraits d’enfants de ses amis ou de membres de sa famille, réalisés dans une palette assez ténue, reflètent avec virtuosité la touchante confiance de l’enfance (Maurice Robert, enfant, fils de François Parfait Rober, ami de Corot, magistrat à Mantes, 1857) ; des toiles représentant ses nièces (Marie-Louise Laure Sennegon, 1831 et Claire Sennegon, 1837), montrent son regard plein de pudeur et son attention au vêtement – il est fils d’un drapier et d’une modiste – et des peintures de femmes portant des costumes italiens ou grecques rappellent ses séjours en Italie. Puis il y a ses modèles posant avec une épaule découverte.
Certaines peintures paraissent inachevées : L’Italienne (v. 1870) comme La Sibylle (v. 1870) ont leurs bras et surtout leurs mains droites juste ébauchées… De la même époque, peu de temps avant sa mort, Corot peint deux magnifiques toiles où l’aspect esquissé n’est pas présent: l’admirable Femme à la perle (v.1868-1870), certainement influencée par son regard sur la peinture de la Renaissance puis en 1874 la ravissante Dame en bleu, modèle portant une robe de son temps…
Une peinture silencieuse, discrète, statique, à la palette assez réduite mais parfaitement équilibrée, qui demande de prendre le temps de la contempler. À ne pas manquer !
Jusqu’au 8 juillet 2018. Musée Marmottant Monet, 2 rue Louis Boilly, 75016 Paris. Tél. : 01 44 96 50 33. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h, nocturne le jeudi jusqu’à 21 h. Fermé le lundi et le 1er mai.