Culture : Le choix de votre quinzaine

Publié le 22 Nov 2023
culture lecture livre récit
La rédaction vous propose une page culture, avec un choix de quelques livres, DVD ou CD. À retrouver dans le n°1795.

 

Le CD

Missa Tu es Petrus de Benevoli, Robert Hollingworth Missa-tu-es-petrus benevoliOrazio Benevoli (1605-1672), issu d’une famille lorraine (Vénevot) installée à Rome, fut maître de chœur de la Capella Giulia de la basilique Saint-Pierre. Pendant (concurrent ?) romain du Vénitien Monteverdi, son œuvre religieuse polychorale demeure peu connue. Ses chefs-d’œuvre restent à redécouvrir et méritent de ne pas continuer à dormir dans les bibliothèques. C’est à cette mission que s’est attelé Robert Hollingworth à la tête de son chœur londonien I Fagiolini et des chambristes de City Music. Il s’est donc attaqué à la missa Tu es Petrus de Benevoli, vraisemblablement écrite pour la basilique Saint-Pierre à peine achevée. Malgré sa beauté et son importance historique, il s’agit d’un premier enregistrement mondial de cette messe à 16 voix (quatre chœurs). Sa musique très enlevée déploie une grande magnificence dans les tutti, comme en témoigne le somptueux Gloria. Elle est construite sur de savants rythmes croisés et d’inattendues dissonances, dont se régalent le brillant Hollingworth et ses disciples. Celui-ci a eu la bonne idée d’ouvrir le programme avec le motet éponyme à six voix de Palestrina, qui a inspiré Benevoli, et d’inclure quatre autres superbes motets de son contemporain Bonifazio Graziani, un auteur prolixe qui eut beaucoup de succès dans toute l’Europe de son temps. Missa Tu es Petrus, Benevoli, Robert Hollingworth, Chandos / Coro, 17 € env. Benoît Sénéchal  

L’Histoire

Chapitres et société en Révolution, François Hou culture lecture livreDocteur en histoire, l’auteur a consacré sa thèse aux chapitres cathédraux pendant la Révolution. Il rappelle qu’ils étaient héritiers du presbytère antique et qu’ils servaient de sénat à l’Église diocésaine, remplaçant l’évêque en cas de siège vacant. La Constitution civile du clergé du 12 juillet 1790 entraîne leur disparition pure et simple. Cette ancienne institution de l’Église gallicane semble avoir vécu. Les chanoines, eux, rentrent dans le rang ou s’expatrient. Les chapitres vont pourtant réapparaître avec le Concordat signé entre le Saint-Siège et Napoléon. Leur réformation, écrit l’auteur, s’inscrit alors « dans une double continuité : celle de la discipline tridentine d’une part ; celle de l’ancien gallicanisme épiscopal considérablement renforcé par le Concordat et les articles organiques d’autre part ».…

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