Défendre la vie devant l’Europe

Publié le 28 Déc 2012
Au quotidien n° 247 : état de droit et refondation politique L'Homme Nouveau

Un millions de signatures. C’est le chiffre au-delà duquel les instances ad hoc de l’Union européenne sont contraintes de considérer sérieusement les pétitions et autres formes d’initiatives citoyennes. La mesure est en vigueur depuis le Traité de Lisbonne et les associations pro-vie qui fleurissent en Europe entendent bien en profiter.

Alors que le Conseil de l’Europe fait en ce moment même pression pour que la Pologne et l’Irlande modifient la législation sur l’avortement pour le libéraliser, 27 associations de défense de la vie issues de 20 pays européens ont lancé une pétition en ligne afin que la défense de la vie soit assurée par les gouvernements nationaux autant que par les instances internationales. « L’un de nous »,car c’est le nom de la pétition, exige « la protection juridique de la dignité, du droit à la vie et à l’intégrité de tout être humain depuis la conception, dans les domaines de compétence de l’UE où cette protection s’avère d’une importance particulière ».

Cela impliquerait que l’Europe cesse de faire pression sur les législations propres aux pays, qu’elle garantisse, sinon la mise en place d’une vraie politique familiale, au moins le respect de la clause de conscience due au personnel de santé. Elle devrait cesser aussi de subventionner les projets de recherche sur l’embryon. La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) détient aujourd’hui un pouvoir tel que les lois propres d’un pays comme l’Irlande ou la Pologne ne suffisent plus à maintenir l’interdit de l’avortement puisque nombre d’affaires remontent jusqu’à la CEDH, laquelle se veut le héraut du « droit à l’avortement » et interprète à sa manière les critères d’accès à l’IVG. Les cas traités actuellement pourraient, à l’avenir, faire jurisprudence et rendre parfaitement inopérants les garde-fous prévus par l’Irlande ou la Pologne, derniers pays européens à n’autoriser l’IVG qu’en cas de danger pour la mère ou l’enfant.

À la tête du projet, le Français Gregor Puppinck (directeur du Centre européen pour le droit et la justice), l’Italien Filippo Vari, l’Allemand Manfred Liebner, l’Espagnole Alicia Latorre, l’Anglaise Joséphine Quintavaille, la Hongroise Edith Frivaldszky et le Polonais Jacub Baltroszewicz, tous présidents ou responsables d’associations pro-vie.

La pétition en ligne (https://ec.europa.eu/citizens-initiative/ECI-2012-000005/public/)  est disponible en 16 langues différentes et renvoie au site de l’association L’un de nous qui détaille de manière sobre et claire le but et les auteurs de cette initiative dont nous ne pouvons qu’espérer qu’elle prendra de l’ampleur. 

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