Des divorcés fidèles témoignent de la force du mariage

Publié le 02 Oct 2014
Des divorcés fidèles témoignent de la force du mariage L'Homme Nouveau

Certains trouvent qu’on n’en parle pas assez. À raison ! C’est pourquoi nous avions décidé il y a deux semaines de leur donner la parole. Voici des chrétiens, qui ont subi le divorce  et qui ont décidé d’être fidèles aux engagements de leur mariage. Ils témoignent avec force de la réalité de ce sacrement. Entretien avec les deux modérateurs de la « Communion Notre-Dame de l’Alliance ».

Que signifie être fidèle à son conjoint quand on est confronté au divorce ou à la séparation ?

Martin Brochier et Annick Marie : Cela va au-delà de ne pas « refaire sa vie » et signifie de redire « oui » à son conjoint, malgré son absence, de toujours se considérer comme marié, de se sentir responsable de son salut, de continuer à l’aimer jusqu’au bout.

Le sacrement du mariage correspond-il à beaucoup plus qu’un contrat qui peut être remis en cause ?

Oui, puisqu’il engage les époux librement pour toute la vie, et qu’ils invitent le Christ lui-même à sceller cette alliance. À l’image du don du Christ à son peuple, le don réciproque des époux est total et sans retour. C’est cela qui lui confère toute sa valeur et sa grandeur.

La fidélité peut-elle avoir comme prix la souffrance ?

En effet, et c’est le paradoxe que nous vivons. Redire oui à son conjoint rend profondément heureux. Mais c’est aussi dire oui à la croix de la solitude, de la continence, de la trahison parfois. Avec le Christ, nous savons que la souffrance n’a jamais le dernier mot.

Le pardon se trouve-t-il au cœur de votre démarche ?

Plus que jamais. Il est important de se reconnaître pécheur pour recevoir le pardon de Dieu, et demander pardon à son conjoint et ses enfants. Le plus dur est le pardon qui n’est pas donné ou reçu.

Quelle réalité prend la vertu d’espérance en cas de divorce ou de séparation ?

Elle devient très concrète. De la blessure de la séparation naît une source d’espérance intarissable pour la conversion de soi, de son conjoint, de ses enfants, et du monde entier.

Que propose votre association et à qui s’adresse-t-elle ?

Elle s’adresse à des hommes et des femmes engagés dans un mariage sacramentel et vivant seuls à la suite d’une séparation ou d’un divorce. Une récollection par trimestre est proposée dans les 14 groupes régionaux et une retraite annuelle pour tous, afin d’apporter un ressourcement fraternel et spirituel. Un bulletin bimestriel, L’Anneau de Feu, assure le lien entre les membres de la Communion et leurs amis.

Comment s’est-elle constituée ?

En 1983, nos deux fondateurs, Anne-Marie Le Marquer et Paul Salaün, vivant la souffrance de la séparation dans leur couple respectif et accompagnés par le père Guillaume de l’abbaye Notre-Dame de Timadeuc, ont l’intuition que la grâce de leur sacrement de mariage perdurait au-delà de la séparation, en ayant au cœur un désir de pardon et de fidélité. À l’écoute de l’Esprit Saint, ils sentent un appel fort à une double mission : accueillir les personnes vivant la même épreuve qu’eux et promouvoir la beauté du mariage sacramentel indissoluble. Ne trouvant pas de mouvement qui y corresponde, ils fondent la « Communion Notre-Dame de l’Alliance », qui reçoit un accueil favorable et grandit depuis en France et en Belgique

Pourquoi ce nom de « Communion Notre-Dame de l’Alliance » ?

L’œuvre a été mise sous le patronage de la Vierge Marie, et le vocable « Notre-Dame de l’Alliance » a été reçu dans la prière. Parmi toutes les désignations, le terme « Communion » semblait le plus juste puisque chacun vit chez soi, tout en étant en communion de cœur et de prière avec les autres.

Quels sont vos liens avec l’Église ?

La Communion est reconnue comme « association privée de fidèles » par l’Église de France et de Belgique. Sous le patronage de l’archevêque de Rennes, elle est accompagnée par un conseiller spirituel général et 14 conseillers spirituels régionaux.

Que proposez-vous à ceux qui vous rejoignent ?

Dans la foi au Christ et l’amitié fraternelle, nous proposons un chemin de fidélité, de pardon et d’espérance. Chacun est accueilli de façon personnelle là où il en est, avec son histoire.

Dans le respect mutuel, des moments de partage en vérité permettent d’éclairer sa vie à la lumière de la Parole de Dieu.

Le regard d’Amour du Christ porté sur nous-mêmes, sur le conjoint absent et sur les autres ouvre notre cœur à la miséricorde et au pardon et nous introduit dans une dimension nouvelle de l’amour.

Existent-ils d’autres associations de ce type dans le monde ?

En Italie, il existe une association similaire à la nôtre nommée « Separati Fedeli ». Au Canada, « Solitude Myriam » propose une vie en communauté.

Le groupe « Renaissance » quant à lui est réservé uniquement aux femmes. Nous cherchons à connaître des associations dans d’autres pays.

Communion Notre-Dame de l’Alliance, 6, rue de l’Hôtel-Dieu, 35000 Rennes.

Tél. : 02 99 63 12 04

info@cn-da.org – www.cn-da.org

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