Des laïcs défendent le mariage

Publié le 28 Sep 2015
Des laïcs défendent le mariage L'Homme Nouveau

Les laïcs aussi ont leur mot à dire concernant le débat sur le mariage en vue du Synode.  Président de l’Union internationale des juristes catholiques, Miguel Ayuso a rassemblé en un livre, De Matrimonio, des contributions plus philosophiques que théologiques sur l’institution matrimoniale. Entretien.

Pourquoi publier aujourd’hui ce livre de défense du mariage et de la famille ?

Miguel Ayuso : Depuis plusieurs décennies, la famille souffre un processus d’érosion sociale et légale qui permet d’évoquer son « évaporation » contemporaine, due pour une bonne part à « l’éclipse » du mariage. Le mariage naturel, avant d’être chrétien, a proprement disparu des législations des pays qui furent chrétiens : il en résulte que de façon progressive il disparaît aussi de nos sociétés. C’est inévitable : le droit et la politique possèdent une évidente dimension pédagogique, de telle sorte que lorsque l’un et l’autre se laissent entraîner par les tourbillons des tendances sociales, toujours défaillantes, ils se convertissent en un facteur contraire à l’éducation et mène à la démolition sociale. À cela s’ajoute un autre fait dont l’importance ne peut être minimisée : l’impact qu’ont récemment exercé ces processus sociaux et légaux (à proprement parler antisociaux et ­anti-juridiques) sur la « culture catholique » (ou ce qui subsiste d’elle), et jusqu’aux hiérarchies catholiques mêmes. Les débats suscités par le Synode (tant lors de sa réunion extraordinaire passée que pour sa réunion ordinaire imminente) le prouvent. Les catholiques conscients, avec quelque compétence dans les matières concernées, ne pouvaient demeurer à l’écart mais devaient faire entendre leur voix. C’est ce que nous avons fait, modestement mais résolument : avec une intention plus réflexive que polémique mais sans fuir, cela va sans dire, le devoir de dire la vérité telle que nous la voyons et qui s’est démontrée en tout point conforme à la doctrine traditionnelle de l’Église, au contraire des propositions révolutionnaires qui se sont manifestées avec une force particulière ces derniers temps.

Pourquoi n’avoir retenu que des collaborateurs laïcs et ne pas avoir fait appel à des membres du clergé ?

L’Union internationale des juristes catholiques que je préside actuellement et qui est à l’origine de cette initiative, est une association internationale privée de fidèles, de droit pontifical. Il est donc compréhensible que ses membres soient des laïcs qui…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneSociétéFin de vie

Euthanasie : une violation des droits des personnes handicapées

La France participe à plusieurs mécanismes internationaux de protection des droits des personnes handicapées. Le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), aux côtés de 14 000 citoyens, a saisi deux de ces mécanismes, aux Nations unies (Onu). Selon Nicolas Bauer, le débat sur la fin de vie se tient dans l’ignorance des obligations internationales de la France.

+

euthanasie handicap
À la uneSociétéFin de vie

Fin de vie : les paradoxes d’un projet de loi

Entretien | Depuis ce lundi 12 mai, l'hémicycle de l'Assemblée nationale est le théâtre d'une évaluation des deux textes, l'un portant sur la fin de vie et l'autre sur les soins palliatifs. Le 27 mai est la date prévue pour les votes distincts. Entretien avec Joël Hautebert, professeur d’histoire du droit.

+

euthanasie fin de vie
SociétéÉducation

Les Académies Saint-Louis au service de l’éducation intégrale

Initiatives chrétiennes | Le premier internat des Académies Saint-Louis ouvrira ses portes à la rentrée 2025 en Sologne. Porté par une équipe d’éducateurs inspirée par les grands pédagogues chrétiens, ce projet ambitieux veut offrir aux garçons un cadre de vie structurant, fondé sur l’exigence académique, la vie communautaire et l’attention personnalisée.

+

Académie Saint-Louis de Chalès