Lors de l’Angélus du 18 février, le Pape a commenté l’évangile des quarante jours de Jésus au désert chez saint Marc. Il ne comporte pas les trois tentations détaillées mais insiste sur le séjour au désert parmi les bêtes sauvages et les anges.
Comme chaque année au début du Carême, le Pape est en retraite avec la Curie. Nous commenterons donc l’allocution qu’il fit lors de la récitation de l’Angélus ce 18 février. Traditionnellement, l’Évangile de ce dimanche est le récit de la tentation du Christ au désert. Dans la forme ordinaire, ce même récit est lu tour à tour selon chacun des synoptiques. Le Pape commente donc le récit selon saint Marc qui est le plus court : il ne comporte pas les trois tentations détaillées mais insiste sur le séjour au désert.
La prière, l’œuvre de Rédemption qu’il doit accomplir pour nous et son union constante avec son Père soutiennent Jésus dans ses défaillances physiques, mais, à l’expiration de la quarantaine, sa nature humaine est aux abois. Alors, la tentation l’assaille. Il en triomphe, selon les deux autres synoptiques, avec un calme et une fermeté qui doivent nous servir d’exemple. Quelle audace chez Satan d’oser approcher le Juste par excellence ! Mais quelle patience chez Jésus qui daigne souffrir que le diable mette la main sur lui.
Nous aussi sommes souvent exposés à la tentation. Quelquefois même, il peut sembler que nous soyons tentés au-delà de notre force et nous osons alors, comme Job, nous plaindre du silence de Dieu. Songeons alors à Jésus, le Saint des Saints. Tenté par l’esprit du mal, il n’en est pas moins le Fils de Dieu, le vainqueur de l’enfer ; et Satan n’aura recueilli qu’une honteuse défaite. De même nous, si nous résistons de toute notre énergie spirituelle à l’effort de la tentation, nous serons l’objet de la tendresse miséricordieuse et complaisante de Dieu, pour la honte et le châtiment éternel de Satan.
Unissons-nous aussi, dans ce saint Carême, aux anges fidèles, les messagers de Dieu, qui nous aident, nous dirigent, nous protègent devant les fureurs démoniaques et nous font ainsi avancer sur le chemin du bonheur et du salut. Leur caractéristique est le service, la garde des hommes, pour les empêcher de tomber dans les griffes du démon. Le service s’avère le contraire de la possession, conséquence de nos passions déréglées. Les anges suscitent toujours de bonnes pensées suggérées par l’Esprit Saint. Et alors que la tentation divise, l’aide des saints anges nous unifie individuellement et harmonieusement tous ensemble. Les anges nous transmettent la bonne odeur du Christ et nous donnent le goût du ciel.
Avec saint Marc, le Pape insiste sur le fait que Jésus était au désert servi par les anges, au milieu des bêtes sauvages. Avec les Pères et les auteurs spirituels, le Pape voit dans les bêtes sauvages le symbole de nos passions désordonnées, la passion étant de soi neutre. Et Dieu sait si ces passions désordonnées entravent notre vie spirituelle, divisant le cœur en faisant miroiter à notre regard les trois concupiscences. Au désert, il n’y a personne et si nous n’y prenons garde, nous risquons d’être assailli par Satan et ses sbires.
Le Pape détaille quelques-unes de ces bêtes sauvages : la soif de la richesse qui nous enferme dans le calcul et l’insatisfaction ; la vanité du plaisir qui nous tente par les démons de l’impureté et de l’hédonisme, le désir du pouvoir et le gain de l’argent. En un mot, convoitise, vanité quand ce n’est pas orgueil et cupidité nous assaillent et nous assailliront particulièrement dans ce Carême. Confiance pourtant si nous tombons. Au cours de son chemin de Croix, Jésus qui est sans péché, est tombé par trois fois, comme pour nous rappeler sa prévenance toujours miséricordieuse.
Demandons à Marie, l’Immaculée, qui a gardé tout dans son cœur, sans se laisser toucher par les tentations, de repousser les bêtes sauvages qui agitent nos cœurs et surtout demandons-lui de nous apprendre à écouter la voix de Dieu qui parle à notre cœur et non pas celle du démon.
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